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Et si le demandeur d'emploi choisissait son employeur plutôt que le contraire?

Ce matin dans sa chronique Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh a évoqué une nouveauté constatée dans secteur du recrutement.

Le monde change, de plus en plus de candidats choisissent leur employeur et plus l’inverse … Alors bien sûr, une telle inversion n’est pas la norme, mais elle devient significative dans certains secteurs ou pour certains types de jobs. Et ce phénomène, Manpower, l’entreprise spécialisée en ressources humaines, l’a mesuré auprès de 14.000 candidats en recherche active dans 19 pays à travers le monde.


Que font ces candidats pour inverser le rapport de force avec l’employeur potentiel ?

Ils font exactement la même chose que les consommateurs qui préparent leurs achats sur le net, via les réseaux sociaux avant de se rendre dans un point de vente pour prendre une décision sur un achat important. Et un job c’est une décision importante. Ils vont examiner les salaires, les avantages, la mission, les valeurs éthiques et environnementales de l’entreprise, sa culture, ses modes de flexibilité. Ils vont comparer, mettre les employeurs en concurrence avant d’appuyer sur l’onglet "Postulez".

Et grâce à cette préparation approfondie, ils prennent peu à peu le pouvoir tout au long du processus de recrutement. Ils arrivent mieux armés à leur entretien d’embauche, posent de vraies questions pertinentes. Bref, si auparavant le postulant devait être bien préparé, là, c’est l’employeur qui doit être bien préparé.

Auparavant, les candidats devaient en général attendre le dernier entretien avant de pouvoir évoquer leurs prétentions salariales ou leurs possibilités d’évolution dans l’entreprise. Aujourd’hui, cette question va survenir parfois au premier entretien.


Mais qui est-ce que cela concerne ?

D’abord de manière générale la génération des Millennials, les 20-34 ans, qui préfèrent un job qui a du sens et qui n’ont pas tout de suite besoin de faire carrière. Ensuite, celles et ceux qui veulent changer de job. Ils ont des compétences, une expérience à faire valoir et ils mettent les employeurs en concurrence. Ensuite tous ceux qui, expérimentés ou pas, ont les bonnes compétences, ont fait les bonnes études. Les ingénieurs, les spécialistes IT, les développeurs, les spécialistes de la stratégie ou du marketing.

Et la révolution numérique va amplifier ce phénomène. Les bons profils vont changer de jobs en mettant les employeurs potentiels en concurrence et en faisant monter les enchères. Ce besoin en qualification ne peut d’ailleurs qu’augmenter les inégalités en termes de revenus. La démonstration qu’il faut étudier, les bonnes études, et se former toute la vie car le portefeuille de compétences reste finalement la seule garantie d’emploi.

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