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Cinq membres d'une filière djihadiste devant la justice à Charleroi: ils se sont tournés "vers des thèses ouvertement pro Etat islamique"

A Charleroi, cinq membres présumés d'une filière de recrutement de djihadistes pour la Syrie ont comparu ce mercredi devant le tribunal correctionnel. Le ministère public a requis des peines allant de 2 à 11 ans de prison. Un reportage de Ludovic Delory et Patrick Lejuste.

Les mesures d’accès au palais de justice de Charleroi, sous haute sécurité, étaient particulières ce mercredi matin. Cinq prévenus ont comparu devant la 6e chambre correctionnelle, située au premier étage du bâtiment.

Antonio b. et Marwan M. sont deux habitants de Charleroi attirés par la mouvance djihadiste. Le premier est suspecté d’avoir incité des gens à partir en Syrie, le second s’est fait refouler à la frontière par les douaniers turcs. Ces faits sont répréhensibles selon le tribunal."Donner des conseils, fournir des moyens et de l’argent, renforcer quelqu’un dans un état d’esprit, cela peut effectivement être considéré comme un acte de participation", indique Fabian Lauvaux, avocat d’Antonio B.


Pas simplement des acteurs mais aussi des dirigeants

Ces deux hommes ne sont pas simplement des acteurs mais aussi des dirigeants, d’après le ministère public. Tout comme Samir C., le plus âge de la bande qui admet avoir enregistré des vidéos de l’organisation terroriste Etat islamique. Sa sœur Chadya C. et son beau-frère Mohamed H. auraient diffusé des vidéos de propagande à leurs jeunes enfants.

Pour la défense, ces gens sont d’abord pris de compassion pour les victimes de la guerre civile."Cela déclenche souvent des réflexions chez des personnes qui n’ont pas toujours un esprit critique suffisamment construit. Elles se tournent vers une adhésion, vers des thèses ouvertement pro Etat islamique", souligne Jérôme Arnould, avocat de Samir C.


De la véritable propagande 

Cette filière a-t-elle poussé Karim, un kamikaze carolo à se faire exploser à la frontière irako-jordanienne en avril 2015 ? En tout cas, les vidéos diffusées ne sont pas simplement un partage d’informations mais de la véritable propagande, estime le ministère public qui a dès lors requis des peines allant de 2 à 11 ans de prison.

La parole sera donnée aux avocats de la défense mercredi prochain.

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