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Une IMMENSE "piste cyclable" au cœur d'un conflit entre navetteurs et Infrabel: "Il est interdit d'y circuler" (vidéo)

Le bras de fer entre associations cyclistes et Infrabel, le gestionnaire du réseau ferroviaire, se poursuit. Dans l'attente de la fin du chantier du RER reliant Bruxelles à sa périphérie, de plus en plus de cyclistes souhaiteraient utiliser les nombreux kilomètres bétonnés qui relient Ottignies à la capitale. Mais le site étant en réalité un chantier, Infrabel s'y oppose fermement.

Une chaussée macadamisée court le long des voies de chemins de fer à Ottignies, rapporte notre journaliste Olivier Pierre. Il s'agit de l'une des fondations des 3e et 4e voies du futur RER, encore loin de voir le jour. Le 24 juin dernier, jour de grève nationale, des navetteurs l'ont empruntée pour rejoindre Bruxelles depuis Ottignies. Ils ont filmé leur aventure et ont posté la vidéo sur internet. Au total, cela représentait 16 km d'une route presque rectiligne. Du coup, tout naturellement, ces cyclistes rêvent d'une exploitation immédiate de cette infrastructure. "Tous les jours, on voit cette magnifique piste cyclable, qui a été faite avec notre argent public, déplore Natacha Legrand, navetteuse. D'un autre côté, on ne voit aucun planning précis pour le RER, on nous dit que ce sera peut-être reporté encore pour 10, 15 ou 20 ans. Et qu'en attendant, il y a une piste cyclable totalement praticable et plate".

Mis à part quelques obstacles et une interruption de la chaussée sur 2 km entre Genval et la Hulpe, la piste semble idéale pour rejoindre Bruxelles en 45 minutes.  


Infrabel est contre: "C'est interdit"

Seulement voilà, l'idée n'est pas au goût d'Infrabel, le gestionnaire de réseau, qui pointe une question de sécurité dans l'état actuel des choses. "Il n'y a pas de problème pour Infrabel à se poser des questions de fond, mais nous sommes ici sur un chantier, c'est un domaine privé, sur lequel il est strictement interdit de venir. Il dépend de la responsabilité d'Infrabel de sécuriser ce chantier", a estimé Arnaud Reymann, porte-parole d'Infrabel.


"Faisons-en un Ravel!"

Pour les cyclistes qui ont tenté illégalement l'expérience, quelques aménagements suffiraient à rendre le site plus sûr. "Ce n'est pas prévu pour ça, mais je pense que les RAVeL (Réseau Autonome des Voies Lentes, ndlr) qui existent par centaines de kilomètres en Wallonie aujourd'hui n'étaient pas prévus pour ça non plus, considère Stéphane Vanden Eede, cycliste. Aujourd'hui, on a construit quelque chose qui, pendant plusieurs années, ne servira à rien et nous nous disons, faisons-en un RAVeL tout de suite".

Par voie d'avocat, Infrabel demande aux cyclistes de ne plus faire de publicité de leur expérience. Les navetteurs, eux, espèrent pouvoir un jour utiliser légalement ces voies macadamisées avant qu'elles ne se détériorent et ne rejoignent la liste des travaux inutiles.

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