Accueil Actu

John Mayall, Otis Taylor, Eric Bibb: trois destins, une même musique, le blues

John Mayall, Otis Taylor, Eric Bibb: ces trois musiciens aux destins et aux parcours très différents, qui seront bientôt en concert en France et publient chacun un nouvel album, servent une même musique, le blues, dont ils exploitent l'inépuisable filon.

John Mayall, qui entreprend vendredi à Paris (Olympia), à 83 ans, une nouvelle tournée française d'une dizaine de dates qui passera par Lille, Bordeaux, Grenoble, Talant près de Dijon ou Vichy, est Anglais.

Ce chanteur-harmoniciste-claviériste-guitariste fut l'un des principaux acteurs du "blues boom", une vague qui a déferlé sur l'Angleterre vers le milieu des années soixante.

En 1963, John Mayall, déjà âgé de 30 ans, a débarqué à Londres en provenance du nord de l'Angleterre. Diplômé des Beaux Arts, il décidait d'abandonner son métier de graphiste designer pour embrasser la carrière de musicien de blues.

A la tête de ses Bluesbreakers, il va élaborer un blues sophistiqué. Plusieurs jeunes guitaristes, qui deviendront ensuite très réputés, vont s'y révéler: Eric Clapton, Peter Green, Mick Taylor....

John Mayall a émigré en 1968 en Californie, où il n'a cessé depuis de peaufiner son blues progressiste.

"Livin' & Lovin' the blues" ("Vivre et aimer le blues"): ce slogan sur les affiches de sa tournée, symbolise parfaitement l'état d'esprit qui anime ce serviteur du blues depuis le début des années soixante.

Dans son nouveau disque, "Talk about that", il passe en revue les diverses formes de cette musique, du Texas blues au Chicago blues en passant par le blues plus chaloupé de la Nouvelle-Orléans et le boogie woogie. Avec toujours ce savoir-faire et cet art de savoir s'entourer de bons musiciens.

Sur le disque figure un invité de marque: Joe Walsh, l'auteur du mémorable second solo de guitare d'"Hotel California" des Eagles, l'une des plus célèbres chansons de l'histoire du rock.

- Le blues, porteur d'histoires -

Afro-américains, Otis Taylor et Eric Bibb interprètent, eux, un blues engagé, porteur de leur histoire.

Pour le premier, natif de Chicago mais parti très jeune dans le Colorado, Etat montagneux de l'ouest des Etats-Unis, le blues est un moyen d'exprimer une souffrance. "Fantasizing about being black" ("S'imaginer dans la peau d'un noir"), son nouveau disque, est une rélexion sur l'injustice et la ségrégation raciales qu'ont toujours subies et subissent encore les Afro-américains.

Son blues, qu'il jouera à Paris le 20 mars sur la scène du Pan Piper, est sombre, hanté, rugueux, lancinant. Il se nourrit de son passé, le banjo, le violon et l'accordéon prenant parfois le pas sur sa guitare électrique saturée sur fond de batterie lourde.

Eric Bibb enfin, a grandi à New York dans une famille de musiciens. Son père, Leon Bibb, était une figure de la scène folk locale, et son oncle John Lewis, l'un des plus fins pianistes du jazz.

Il ravive disque après disque la flamme du folk-blues, celui des origines, puisant dans le répertoire des "traditionals" et des "work songs", ces chansons anonymes qui ont constitué aussi l'histoire du blues.

Cet homme au charme suranné sera à l'affiche du festival de blues d'Aucamville dans le Lot-et-Garonne le 31 mars, jour de la sortie de son nouveau disque, "Migration Blues".

Un disque que son auteur dédie aux nouveaux migrants, en rappelant que le blues lui-même est né de migrations et de mouvements de population.

À la une

Sélectionné pour vous