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Arménie: des hommes retranchés dans un commissariat depuis 8 jours refusent de se rendre

Un groupe armé lié à l'opposition arménienne retranché depuis plus d'une semaine dans un commissariat d'Erevan, la capitale, refusait toujours de se rendre lundi, après avoir libéré deux jours auparavant les derniers otages qu'il retenait.

Partisans d'un opposant emprisonné, Jiraïr Sefilian, les hommes armés avaient fait irruption dans un bâtiment des forces de l'ordre le 17 juillet, tuant un policier, prenant plusieurs personnes en otage et réclamant la démission du président Serge Sarkissian. Ils avaient à l'origine capturé huit personnes avant d'en libérer quatre les jours suivants et les quatre dernières samedi.

Dimanche, ils ont abattu dimanche un drone venu filmer les lieux et mis le feu à un minibus de la police, qui fait le siège du bâtiment depuis le début de la crise, selon Alexandre Enigomtchian, membre d'un groupe d'opposition radical proche des preneurs d'otages.

"Les membres du groupe sont privés depuis plus de 30 heures de nourriture, d'eau et d'électricité et depuis plus de 10 heures de moyens de communication", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.

La police a de son côté indiqué avoir lâché par hélicoptère des messages invitant les assaillants à se rendre.

Plus de 1.500 personnes étaient descendues la semaine dernière dans les rues de la capitale arménienne pour protester contre le gouvernement et exiger une résolution pacifique de la crise. La police avait riposté en utilisant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes et en arrêtant des dizaines de personnes.

Un groupe radical d'opposition créé lors des manifestations a exigé lundi que les assaillants retranchés dans le bâtiment de la police soient ravitaillés en vivres et médicaments, menaçant les autorités d'une "vague de désobéissance civile dans tout le pays".

Arrêté en juin pour détention d'armes, l'opposant Jiraïr Sefilian est accusé d'avoir voulu occuper des bâtiments gouvernementaux et des centres de télécommunications à Erevan.

Critique féroce du gouvernement, il avait déjà été arrêté en 2006 et emprisonné pendant 18 mois après avoir appelé à "renverser le gouvernement par la violence". Il avait aussi été brièvement emprisonné pour tentative de coup d'Etat en 2015 avant d'être libéré.

Ancien militaire, le président Serge Sarkissian, prorusse, a été élu en 2008. Contestée par l'opposition, son arrivée à la tête de l'Etat avait provoqué des émeutes ayant fait 10 morts.

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