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Calais: Zbigniew, le suspect, est "un psychopathe dangereux" avec "une forte intolérance à la frustration"

Après le choc et le recueillement, place aux suites de l'enquête sur le viol et la mort de la petite Chloé, à Calais (France). Le suspect, Zbigniew Huminski, a été mis en examen vendredi pour enlèvement, viol et séquestration suivie de mort sur mineur de 15 ans .

Zbigniew Huminski, meurtrier présumé de Chloé, neuf ans, à Calais, a été mis en examen vendredi pour enlèvement, viol et séquestration suivie de mort sur mineur de 15 ans par un juge d'instruction de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), a-t-on appris auprès de son avocat. Depuis le début de l'enquête, le passé du Polonais a été au centre de l'attention jusqu'à faire naître une polémique dans la classe politique sur d'éventuelles défaillances de la justice, des forces de l'ordre ou des contrôles aux frontières.


"Un psychopathe dangereux"

Le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer a condamné Zbigniew Huminski en 2004 à quatre ans de prison et en 2010 à six ans pour notamment des extorsions avec violence, des vols aggravés et une séquestration ou tentative de séquestration. L'expert qui le rencontre en 2009 en vue du procès, Christian Soenen, décrit alors "un psychopathe dangereux, impulsif et imprévisible, avec un manque de regrets et de culpabilité et une forte intolérance à la frustration", relate-t-il aujourd'hui à l'AFP.


"Psychopathe"

"Ce n'est pas par plaisir qu'on expertise quelqu'un comme psychopathe, s'il n'y avait pas de réadaptation possible c'est que vraiment... la récidive était très probable", a-t-il ajouté. Le tribunal de Boulogne-sur-Mer a interdit Huminski de territoire en 2014. Mais M. Valensi, procureur de Boulogne-sur-Mer, a affirmé que cette interdiction n'était "pas applicable" au regard des infractions reprochées au délinquant polonais. Seule l'extorsion aggravée et non l'extorsion simple reprochée au suspect était passible d'interdiction, selon un expert.


Le suspect a eu tout le temps de disparaitre

Huminski a néanmoins également "fait l'objet d'un arrêté préfectoral d'expulsion du territoire français à son encontre le 14 septembre 2005, exécuté le 1er décembre 2005; il y a eu un départ effectif en Pologne ce jour là", a appris l'AFP auprès de la préfecture du Pas-de-Calais, qui a précisé que cet arrêté "vaut aussi interdiction de revenir en France". Que s'est-il passé en Pologne, où Huminski a été remis aux autorités, jugé et condamné à un an de prison ferme le 27 mars 2014 pour tentative de cambriolage de voitures en 2000, selon la porte-parole du tribunal régional de Varsovie, interrogée par l'AFP. "En pratique, dans ce genre de cas, les avocats disposent de sept jours pour demander au tribunal les attendus du jugement et les juges doivent leur répondre dans les 14 jours qui suivent. Seulement après, le dossier retourne au tribunal de première instance qui a en charge l'exécution du jugement", a expliqué Ewa Leszczynska-Furtak, laissant entendre qu'Huminski avait eu tout le temps de disparaître.

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