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Ligue1/L2: la saison noire de Bastia

Relégué en Ligue 2, le SC Bastia a vécu une saison catastrophique sur et en dehors du terrain: Cinq ans après son retour parmi l'élite, le club corse retourne à l'étage inférieur.

Bastia a souvent fait la Une, pas pour des bonnes raisons: une sale affaire de racisme, des joueurs adverses molestés sur la pelouse, un envahissement de terrain, des matches à huis-clos et sur terrain neutre, une rencontre perdue sur tapis vert (l'appel, non suspensif, sera examiné mardi par la FFF), une guerre ouverte entre les supporters et les dirigeants...

Il faut y ajouter les longues blessures de joueurs cadres, la goal-line technologie défaillante lors d'un match capital, le but anti fair-play de Verratti, un transfert raté dans les dernières secondes du mercato pour une panne d'internet, un entraîneur limogé... Une litanie!

"Il ne manquerait plus qu'une météorite tombe sur le terrain quand nous jouons et nous aurons tout vu", ironise-t-on dans l'entourage du club au bout de cette saison de cauchemar.

Pas surprenant dans ces conditions de voir le club corse redescendre. Reparti au mois de juin avec un groupe des plus restreints, le SC Bastia a vécu une pré-saison tronquée en annulant même certains matches amicaux faute de joueurs suffisant dans son effectif.

Plombé par des finances exsangues, le recrutement du club phare de l'Île de beauté s'est principalement axé autour de joueurs en prêt, sept au total. Ce mercato s'est accompagné du départ de plusieurs joueurs emblématiques, François Modesto ou Julian Palmieri. Une campagne de recrutement pas au goût des supporters, qui n'auront pas perdu de temps pour se "distinguer" et montrer leur mécontentement.

- 'Tout le monde est fautif' -

Dès la 1re journée, la fronde contre les dirigeants a pris forme et les débordements en tribunes se sont multipliés. Le coup de bâton sur Lucas en ouverture du Championnat lors de la réception du PSG donnait la température d'une saison où le club corse allait plus souvent faire la une des pages faits-divers que celle des sports.

Et pourtant, Bastia a longtemps cru pouvoir sauver sa peau. Malgré des longues traversées du désert durant la saison avec des séries de 9 (entre la 8e et la 17e journées) et 13 matches (entre la 19e et la 32e journées) sans victoire, les Corses sont restés dans la course jusqu'à cette dernière journée.

"Il faut être réaliste, souffle le gardien Jean-Louis Leca. Si nous y avons cru aussi longtemps, c'est parce que nos adversaires directs n'ont pas été bons. Nous avons effectué une très mauvaise saison. Tout le monde est fautif. Des dirigeants, en passant par les joueurs, le staff, les supporters. On a tous notre part de responsabilité dans cet échec. Maintenant, il faut comprendre pourquoi, crever les abcès et repartir vite de l'avant, car la place du Sporting est en Ligue 1."

- Et maintenant? -

Le club bastiais aura-t-il les moyens de repartir dans les conditions actuelles ?

La fracture dirigeants/supporters est totale. La tentative d'envahissement des bureaux du stade Armand-Cesari à l'issue du match face à Lille (31e journée) et les menaces de mort prononcés ce soir-là à l'encontre du président Geronimi et de sa garde rapprochée ne laissent rien augurer de bon pour la suite.

Sur un nuage depuis son titre en National en 2011, le SCB se retrouve une nouvelle fois au bord du gouffre.

Les supporters corses les plus superstitieux diront que c'était écrit. En effet, difficile de ne pas trouver de similitudes troublantes entre cette saison et celle de 2004-2005, année de la dernière relégation de Bastia de la L1 vers la L2.

A l'époque déjà, un certain François Ciccolini était aux commandes avant d'être limogé, le club avait connu une affaire de racisme, comme les cris de singe cette année contre Mario Balotelli, de fortes tensions avec ses supporters...

Le club avait explosé en plein vol et s'était retrouvé au bord du dépôt de bilan en 2010. Reste à savoir si le SC Bastia aura les ressources humaines et surtout financières pour redresser la tête au plus vite et ne pas voir l'histoire se répéter de nouveau...

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