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Patinage: au boulot Florent Amodio !

"Il va falloir qu'il cravache !": Fabian Bourzat n'a pas ménagé ses mots sur Florent Amodio, un grand talent qui n'est plus monté sur les podiums internationaux depuis deux ans parce qu'il ne travaille pas assez.

Amodio, 24 ans, détient le plus riche palmarès de l'équipe de France actuelle avec trois médailles européennes dont une en or. Et pourtant, le nouvel élève de Fabian Bourzat est à la peine.

Aux Championnats de France de Megève, il a de nouveau suscité les interrogations sur ses capacités à retrouver le niveau qui lui avait permis d'être ce brillant champion d'Europe en 2011.

Sa saison dernière a été catastrophique et s'est soldée par une terrible place de 18e aux jeux Olympiques à Sotchi. Surtout, le petit gars aux origines brésiliennes a été incapable de produire du contenu dans ses programmes.

Cette saison, qu'il a qualifiée "de reconstruction", est une nouvelle dégringolade. Il a terminé onzième et dernier du Trophée Bompard fin novembre.

Alors pourquoi cette chute libre depuis deux ans ?

"Il a le défaut de son talent", souligne à l'AFP le président de la Fédération française, Didier Gailhaguet.

Il faut comprendre qu'Amodio se contente de son talent - indéniable - et ne travaille pas suffisamment.

"Pour l'instant Florent n'a pas encore inventé le boulot. Il faut qu'il réagisse. Je ne veux pas des explications farfelues comme on m'en a données. Les phases de reconstruction, ça suffit. C'est du pipeau tout ça", s'énerve Gailhaguet, qui attend un sursaut d'orgueil du champion.

- Plus de cadeau -

Amodio, lui, assure que les entraînements sont "durs" et répète qu'il est un guerrier.

Pour Bourzat, Amodio progresse mais c'est loin d'être suffisant.

"S'il faut lui mettre des coups de pied aux fesses pour qu'il fasse le taf, on va le faire. On ne travaille jamais assez. Il faudra le faire bosser", lance l'un de ses deux coaches, satisfait tout de même d'avoir retrouvé un Amodio qui n'a plus peur de se lancer.

"Il retrouve son patinage plus ou moins. Mais il reste du taf. La reconstruction ne sera pas finie tant qu'il n'y aura pas deux +quads+ dans le programme. Et qu'il ne sera pas revenu à son niveau d'il y a trois ans", prévient Bourzat, basé à Detroit (Etats-Unis).

Bourzat n'entend pas lâcher le prodige alors que les Championnats d'Europe arrivent à grands pas (26 janvier-1er février à Stockholm).

"S'il faut lui courir après sur la glace, je peux le faire !"

Amodio manque cruellement de physique. Il a beaucoup de mal à tenir ses programmes (4 minutes pour le libre). Et il n'y a qu'une seule solution: la répétition aux entraînements.

"Moi j'aime les guerriers qui réussissent. Il veut de la rigueur, il va en avoir. C'est ça dont il a besoin. On ne lui fera plus de cadeau, il n'est plus un patineur protégé", avertit Gailhaguet.

Amodio, revenu sur ses bases à Cergy-Pontoise après l'échec des JO, s'est installé dernièrement à Paris-Bercy sous la responsabilité de Claude Peri.

"On a demandé à Claude d'être rigoureuse avec un garçon qui a besoin de savoir ce que c'est de travailler dur", conclut le président.

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