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Le baron Empain est décédé à l'âge de 80 ans: héritier d'un empire, il avait été enlevé durant 63 jours

Le baron Edouard-Jean Empain est né le 7 octobre 1937 à Budapest (Hongrie). Hériter de l'empire Empain, celui qui fut président-directeur-général (PDG) du groupe Empain-Schneide est plutôt connu à cause de son enlèvement, à Paris, le 23 février 1978. Son calvaire aura duré 63 jours, lors desquels ses ravisseurs lui ont même coupé une phalange. L'industriel est décédé ce jeudi, à l'âge de 76 ans.

Le 23 février 1978, le baron est enlevé devant son domicile parisien. Ses ravisseurs réclament 80 millions de francs pour sa libération. Afin de mettre la pression sur la famille, ils lui coupent une phalange dès le premier jour du rapt. Après soixante-trois jours de calvaire, le baron est finalement libéré. Ses ravisseurs avaient été condamnés en 1982 à des peines de 5 à 20 ans de prison.


L'un des cerveaux de cet enlèvement avait expliqué son geste

Alain Caillol, un des cerveaux de cet enlèvement, a sorti un livre "Lumière", en 2012, pour expliquer son geste. Dans une interview au Figaro réalisée à la sortie de l'ouvrage, il raconte que le choix s'est porté sur M. Empain, après avoir envisagé Marcel Dassault ou Liliane Bettencourt, à la lecture du "Canard enchaîné", qui faisait mention de licenciements massifs de la part de l'industriel belge. "C'était une histoire de gros sous et de symbole. Empain était la caricature du capitaliste sauvage", expliquait-il ainsi. Il évoque aussi les conditions de détention "hyperdures, au milieu d'une galerie souterraine longue de plusieurs kilomètres, sans eau, ni chauffage. Enchaîné à la cheville pendant trente jours dans le noir et le silence absolu, Empain avait perdu toute notion du temps..."


"Mes ravisseurs m’ont prévenu qu’ils allaient se réunir pour décider de mon sort"

Cet enlèvement spectaculaire a fortement inspiré le monde artistique et notamment Lucas Belvaux, qui a librement puisé dans ce fait divers pour son film "Rapt", sorti en 2009. En 1985, le baron Empain racontait son enlèvement sans un livre intitulé "La vie en jeu". Il confiait alors ce qui lui avait fait le plus de tort dans cet enlèvement. "Pour moi, la période la plus dramatique a été le moment où mes ravisseurs m’ont prévenu qu’ils allaient se réunir pour décider de mon sort. Décider de mon sort, ça voulait dire, soit on te supprime, soit on te relâche. Je dois dire que quand deux heures après, j’ai entendu des bruits qui revenaient vers moi pour me donner le verdict, on a quand même le cœur qui bat la chamade".

Le baron était l'héritier d'un empire industriel, fondé par son grand-père, le baron Edouard Louis Joseph Empain, au 19e siècle. Ce dernier, né en 1852 à Beloeil, avait construit sa dynastie en investissant dans les chemins de fer ou en participant à la création du métro parisien en 1898. Il avait aussi créé au début du siècle dernier Héliopolis, une nouvelle ville aujourd'hui absorbée dans Le Caire, la capitale égyptienne. Edouard-Jean Empain avait émis son souhait d'être enterré dans cette ville. 

Edouard-Jean Empain était PDG du groupe Empain-Scheinde. Le groupe ne se relèvera pas du rapt commis en 1978. Le groupe est désormais nommé Schneider Electric SE, qui se présente comme le "leader" en termes de gestion électrique (moyenne tension, basse tension et énergie sécurisée), et dans les systèmes d'automatismes. Le baron s'est éteint ce jeudi à l'âge de 80 ans.

Le Baron Empain était apparu récemment dans l'émission "Les orages de la vie".

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