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Lisa écope de 200 heures de travail pour le meurtre de son père à Marche: la défense évoque un "règne de la terreur"

Le tribunal correctionnel de Marche a prononcé mercredi une peine de 200 heures de travail à l'encontre de Lisa Lebrun, poursuivie pour avoir tué son père le 10 septembre 2015 à Aye (Marche).

La nuit du 10 au 11 septembre 2015, Frédéric Lebrun perdait la vie au cours d'une dispute familiale après avoir reçu deux coups de couteau des mains de sa fille, Lisa, âgée de 18 ans au moment des faits. D'abord inculpée pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, la jeune fille devait désormais répondre d'assassinat devant le tribunal correctionnel de Marche. "Il faut crever l'abcès", avait insisté le substitut du procureur Luc Van Malcot au cours d'une audience de novembre. "En retenant la prévention d'assassinat, le souhait de mon office était d'établir un examen objectif des faits pour retrouver une paix sociale. Si l'on n'examine pas tous les éléments du dossier, alors il subsistera une incertitude, un remords, insupportable aussi bien pour la prévenue que pour les parties civiles (composées de la mère et du frère de la victime, et représentées par Jean-Marie Dermagne, NDLR)."

En l'occurrence, le parquet estime l'intention d'homicide et la préméditation établies, la jeune fille ayant, selon le substitut, eu le temps de la réflexion quand elle est descendue dans la cuisine s'emparer du couteau dont elle s'est servi pour frapper son père à l'étage. Le ministère public retient néanmoins des circonstances atténuantes liées à un "contexte familial extrêmement tendu". Confronté à des problèmes d'alcool depuis plusieurs années, le père pouvait se montrer violent sous l'emprise de la boisson, nécessitant parfois l'intervention de la police. La défense dénonce "le règne de la terreur" que Frédéric Lebrun faisait régner dans l'habitation et réclamait l'acquittement sur la base de la légitime défense ou de la contrainte morale irrésistible. "C'est une gamine de 18 ans qui a réagi en fonction de son inexpérience", souligne l'avocate de la défense, Lucie Vanardois. "Elle a juste vécu une accumulation de scènes de violence pendant des années et c'est la première fois qu'elle était confrontée au fait que sa mère se faisait frapper."

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