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Une convention secrète existerait entre Publifin et les ex-membres de ses comités de secteur: elle contiendrait deux éléments étonnants

Ceux qui sont accusés de devoir rembourser des sommes indûment gagnées au sein des innombrables conseils d'administration auraient signé une convention qui arrange bien l'intercommunale liégeoise, d'après Le Vif. Cédric Halin, échevin olnois à la source du scandale Publifin et ex-CDH, se demande "pourquoi se réfugier derrière le secret des affaires alors qu'il s'agit de litige public?"

Une convention existerait entre les ex-membres des comités de secteur de Publifin et l'intercommunale liégeoise, révèle le Vif/L'Express jeudi. Dans cet accord contractuel, deux articles interpelleraient. Le premier stipulerait que les 26 élus répartis dans trois comités de secteur (Energie, Liège-Ville, Télécoms) ne pourraient pas se retourner judiciairement contre Publifin. Le second leur interdirait également de communiquer à ce sujet dans la presse.

Depuis décembre 2016, l'intercommunale Publifin est au centre d'un scandale dévoilé par l'hebdomadaire. Sont concernés, des élus locaux liégeois ayant perçu des émoluments pour des réunions non-décisionnelles et où l'obligation de présence n'était pas exigée. Suite à une commission d'enquête menée par le gouvernement wallon, une série de recommandations avait été formulée afin de palier à certains dysfonctionnements pointés par les parlementaires. Les ex-membres étaient invités à rembourser les sommes indûment perçues. Cet arrangement, décidé avec le consentement du conseil d'administration de Publifin, les protégeait de toutes poursuites judiciaires.

L'intercommunale se met à l'abri

L'intercommunale se serait également préservée de toute action à son encontre en faisant signer une convention aux principaux concernés. Ce document prévoirait premièrement, selon Le Vif, que: "Pour sa part, [l'ex-membre du comité de secteur] renonce à toute revendication, plainte ou demande généralement quelconque à charge de Publifin, des sociétés de son groupe et/ou des membres de leurs organes, en rapport direct ou indirect avec les comités de secteur et/ou les fonctions qu'il y a exercées", mais aussi que "la présente convention ne peut être transmise à un tiers", limitant de la sorte sa diffusion dans la presse.

Réagissant aux informations du Vif/L'Express, Cédric Halin, échevin olnois à la source du scandale Publifin et ex-CDH, se demande "pourquoi se réfugier derrière le secret des affaires alors qu'il s'agit de litige public?". L'Ecolo et membre de la commission d'enquête Publifin Stéphane Hazée estime que "la logique retenue par le CA pour calculer l'indemnité est fondée uniquement sur la présence aux réunions. On laisse donc de côté l'illégalité de la rémunération, le caractère anti-statutaire de la création de ces organes et la question des prestations insuffisantes voire nulles au sein des comités. Les 'bons élèves' qui ont assisté à toutes les réunions ne doivent rien rembourser du tout! Ça légitime le système illicite mis en place".

Seulement 15% des traitements seront remboursés

L'hebdomadaire chiffre à 1.998.985 euros sur trois ans et demi le coût minimal estimé pour les trois comités de secteur. Après une première imposition (précompte professionnel), les 26 membres ont touché, globalement, 1.038.175 euros net.

Selon le média, 288.982 euros ont été réclamés par le CA aux ex-membres pour leurs absences, soit un peu moins de 15% de ce que les comités de secteur ont directement coûté à l'intercommunale. 

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