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Formation fédérale: après cette annonce commune historique des Bleus et des Verts, vers quoi se dirige-t-on?

Pour commenter ce nouvel épisode dans la formation du gouvernement fédéral, le politologue de l'Université libre de Bruxelles, Pascal Delwit nous a rejoints dans le RTLINFO 13H.

Salima Belabbas: Cette annonce commune des libéraux et des partis verts, est-ce une première dans l'Histoire récente de la politique belge?

Pascal Delwit: Ce n'est pas une première. C'est plutôt rare mais c'est pas une première. On a déjà eu des communiqués conjoints de partis. Par exemple aux élections européennes de 1994, entre le CVP le SP.A mais c' est effectivement plutôt rare.

Salima Belabbas: Cette déclaration commune est-ce qu'elle empêche toutes possibilités de former une majorité?

Pascal Delwit: Pas à proprement parler mais en même temps, et vous l'avez observé, elle déconstruit la centralité de l'hypothèse d'une réforme de l'Etat. Elle déconstruit le sens de la réforme de l'Etat. Dans le communiqué commun, on demande à la fois des éléments de l'Etat fédéral vers les régions mais aussi des régions vers l'Etat fédéral. Et bien sûr, elle déconstruit la centralité aussi du duo Paul Magnette-Bart De Wever. Et donc c'est clair que la mission est plutôt en péril pour l'instant.

Salima Belabbas: Est-ce qu'il reste des options?

Pascal Delwit: Il restera toujours des options bien sûr à la fois pour Bart De Wever et Paul Magnette. Mais en même temps, on ne voit pas très bien comment ils vont pouvoir reculer sur ce qui était aussi central dans leurs propos: c'est-à-dire la réforme de l'Etat. Et on ne voit pas très bien comment ils vont pouvoir choisir un partenaire et hypothétiquement, bien évidemment il reste d'autres options que une option qui associerait nécessairement le PS et la N-VA a minima.

Salima Belabbas: Le scénario de l'organisation de nouvelles élections se rapproche-t-il?

Pascal Delwit: On sait bien depuis le 26 mai 2019 qu'il sera très difficile de former une majorité donc bon on voit bien qu'on bute sur cette confection d'une majorité donc sous cet angle-là, on peut dire, oui, à un certain rapprochement des élections. En même temps, on voit bien qu'il y a aussi une volonté dans le chef d'à peu près tous les partis de ne pas y aller. Il y donc a une forme de tension entre une observation et une non volonté dans le chef des partis politiques d'aller à des élections anticipées dans le contexte que nous connaissons.

Salima Belabbas: Alors une réforme de l'Etat dans l'état actuel des choses? C'est inenvisageable?

Pascal Delwit: Je dirais qu'il faut certainement dire que quelque chose est inenvisageable dans la vie politique belge mais il est clair que les ambitions et certainement les ambitions qu'on prêtait à Bart De Wever et à Paul Magnette d'avoir une grande réforme de l'Etat et notamment de grands transferts de l'Etat fédéral vers les régions, ces ambitions vont sans doute ne pas être rencontrées.

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