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Le ministre très clair avec les camionneurs: oui à la négociation, non à une ristourne

Christophe Lacroix, le ministre PS wallon du Budget, était l’invité de la rédaction de Bel RTL. Antonio Solimando l’a interrogé sur la grogne des camionneurs qui se poursuit malgré les discussions en cours.

Antonio Solimando: Des blocages sur les routes wallonnes presque en continu depuis jeudi soir pour protester contre la taxe au kilomètre. Hier vous avez négocié avec des transporteurs, ils avaient convenu de lever le camp. Pourquoi c’est toujours bloqué aujourd’hui ?

Christophe Lacroix: Tout d’abord je voudrais rappeler que la redevance kilométrique, c’est une redevance qui permet à 88% des camions qui circulent sur notre réseau autoroutier et qui ne sont pas immatriculés en Wallonie et qui sont des camions étrangers de payer alors qu’ils démolissent notre réseau.


A.S.: Mais pour nos transporteurs, ça fait une forte hausse et c’est contre ça qu’ils protestent.

C.L.: Effectivement et comme je ne peux pas exonérer les transporteurs belges ou wallons de payer la taxe, ce que j’ai prévu ce sont des mesures d’accompagnement: 23 millions d’euros sont sur la table du gouvernement.


A.S.: Pourquoi cela ne les a pas décidés à lever le camp?

C.L.: Parce qu’apparemment les entreprises de type familiales que j’ai rencontrées vendredi et lundi ne se sentent pas représentées à travers les fédérations qui ont négocié depuis des mois avec moi et certaines pistes n’ont pas été évoquées lors des négociations. Donc j’ai repris le collier de la négociation et je leur propose par exemple avec le ministre de l’Economie d’avoir des mesures plus spécifiques, comme par exemple un accès facilité au crédit, des primes au renouvellement de la flotte des véhicules.


A.S.: Vous avez proposé ça hier matin et le blocage est toujours là, donc ça veut dire que ça n’est pas suffisant pour eux?

C.L.: Ils estiment que ce n’est pas suffisant mais il est vrai aussi que ce mouvement n’est pas canalisé. J’avais en face de moi quatre personnes de très bonne volonté mais chacun à son idée pour remédier à la situation et finalement le mouvement est né d’une exaspération spontanée liée plutôt au dumping social et a généré toute une série de petits qui sont devenus aujourd’hui presque incontrôlables.


A.S.: Mais ils vous demandent une action à vous, c’est-à-dire une ristourne de la taxe. Est-ce que c’est possible, oui ou non?

C.L.: Non une ristourne de la taxe, ce n’est pas possible. C’est contraire à la directive européenne.

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