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"Ça bugge, ça bugge": la nouvelle application pour faciliter l’indemnisation des commerçants en zone de travaux loin d'être optimale

Une application a été mise en place en septembre pour faciliter l’indemnisation des commerçants quand ils sont situés en zone de travaux. Alors qu’il était très attendu pour pallier une perte d’activité, ce système connaît déjà des ratés. C'est le cas notamment à Tournai.

Pour construire un nouveau pont dans un quartier de Tournai, deux ans et demi de travaux sont prévus. Bruit, poussière, trottoirs impraticables: un salon de coiffure se trouve aux premières loges de ce chantier d'envergure. Comme demandé, la commerçante a envoyé des preuves des nuisances. Cette dernière remplit les conditions pour être indemnisée mais il ne lui est pas toujours possible d'utiliser l'application

"J'ai quand même recréé un nouveau dossier, donc ce ne sera pas bon. Et ça bugge, ça bugge. Donc non ça ne passe pas tout le temps", confie Ouidad Ben Mohamed. 

L'aide s'élève à 100 euros par jour, limitée à 60 jours. Ce qui permet d'atténuer un peu une baisse de fréquentation de 75% aujourd'hui. "Moi je voudrais bien que ça fonctionne tout court déjà et que je ne doive pas faire tout ça pour être indemnisée de 6.000 euros quoi tout simplement", souligne la coiffeuse. 


"Des maladies de jeunesse du système"

Face aux problèmes, plusieurs villes ont alerté les autorités wallonnes à l'origine de l'application et de l'indemnisation. Une analyse est en cours. "Elle bugge à certains moments parce qu'il y a des mécanismes de contrôle d'une part notamment par rapport à des doubles demandes qui sont introduites ou alors à certains moments on détecte des problèmes au niveau de l'introduction de la demande. Des maladies de jeunesse du système", assure Willy Borsus, ministre wallon en charge de l'économie. 

Dans la brasserie qui se trouve de l'autre côté de la rue, son gérant dit regretter qu'il n'y ait pas d'effet rétroactif car les nuisances ont commencé bien avant septembre. Il y a aussi trop de restrictions. "Les critères qui sont choisis par l'administration qui est le trottoir et le parking sont quand même un peu aléatoires. Quand on voit notre cas à nous, effectivement on a un trottoir mais on a avant tout un chantier qui dure depuis plus de 700 jours à nos portes et si ça ce n'est pas considéré comme une nuisance, je ne sais pas qu'est-ce qu'on peut appeler une nuisance", estime Jean-Baptiste Kins.

Un problème de saturation informatique pourrait être à l'origine du problème de l'application. En attendant une solution définitive, le centre d'assistance aux commerçants va être renforcé. 

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