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Angélique souffre de la maladie de Charcot, mais les problèmes d'argent l'empêchent parfois de se soigner

Les taux de mortalité sont très différents entre la Wallonie et la Flandre: jusqu'à 19% d'écart. C'est encore plus flagrant dans certaines régions plus faibles économiquement. Nos journalistes Julien Crête et Xavier Preyat ont suivi des médecins dans la région de Mons. Ils constatent au quotidien que les problèmes d'argent sont une barrière à des soins de qualité. Une patiente témoigne elle aussi.

Nos reporters ont suivi une équipe de l'ASBL Maison médicale de Ghlin. Cette fois, ils rendent visite à Angélique. À 36 ans, elle souffre de la maladie de Charcot. Clouée au lit, elle profite aujourd'hui d'une aide adaptée, chez elle. Mais par le passé, les difficultés financières l'ont parfois poussée à se priver de médicaments. "Avant, il y a des fois où je ne savais pas, parce que je n'ai pas les moyens. Il faut manger, il faut payer les papiers…", confie la patiente.


Un taux de mortalité plus élevé en Wallonie qu'en Flandre

Et face aux problèmes de santé, les Wallons semblent plus touchés que les autres au sein de la Belgique. D'après une étude de 2014, la mortalité en Wallonie était en moyenne 19% plus élevée que dans le reste du pays. Entre 2005 et 2014, voici le nombre de décès par 100.000 habitants selon les régions du royaume:
 

Les problèmes d'argent empêchent l'accès aux soins de santé, les dépistages, les traitements, les médicaments…

L'étude ne fournit pas d'explication exacte sur la différence entre les régions. Mais sur le terrain, les médecins que nos journalistes ont suivi pointent un facteur majeur: l'argent. "Les problèmes d'argent empêchent l'accès aux soins de santé, les dépistages, les traitements, les médicaments, la kiné, ça empêche aussi la mobilité", explique David Bouillon, médecin de l'ASBL Maison médicale de Ghlin. "La santé, c'est un paramètre qui se met en dernier lieu dans la colonne des dépenses des ménages en difficulté", ajoute-t-il.

Chaque jour, la contrainte financière s'immisce ainsi dans le traitement de certains patients. Une dure réalité vécue par Angélique, qui a eu le courage de témoigner. "Des fois, quand je dois partir en ambulance, pour aller à l'hôpital en urgence, je me dis que la note… waw ça va être difficile", déplore notre témoin.


Alimentation, alcool, tabac… et manque de prévention

Le contexte économique plus défavorable aurait un impact sur la santé. D'ailleurs, les anciens bastions sidérurgiques dans le Hainaut et Liège sont les plus touchés. L'alimentation est également évoquée, tout comme le rapport au tabac et à l'alcool. David Bouillon pointe également le manque de prévention en Wallonie. "C'est très important de faire des dépistages. Plus vite on dépiste, plus vite on met les traitements en route, et moins on a des maladies graves", indique le médecin.

La Région wallonne souhaite développer les aides à la santé dès 2019. Objectif: réduire ces écarts qui posent question au sein même du pays.

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