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Consommer local n'est pas toujours meilleur pour l'environnement: voici pourquoi

Des fruits et légumes, même s'ils peuvent être produits localement, sont parfois vendus hors de la saison belge pour satisfaire la demande des consommateurs. Une situation qui implique une empreinte environnementale plus importante… parfois même plus élevée que si ces produits étaient importés de l'étranger. Explications.

Nous nous sommes rendus dans un supermarché de Namur. Dans les rayons, des cerises commencent à faire leur apparition. Sur les paquets que nous croisons, il est indiqué qu'elles viennent d'Espagne. "Nous en Belgique, on va commencer avec la saison des cerises vers la mi-juin. Pendant une courte période, parce que la période n'est pas grande en Belgique. Puis on partira sur les cerises canadiennes et américaines", nous explique Yohan François, responsable du rayon frais.

Pour Anne-Marie, une cliente, le mot d'ordre est de manger le plus local possible. Elle devra donc être rapide pour acheter des cerises belges dans ce magasin. "Pour moi c'est très important que les fruits et les légumes ne viennent pas de Flandre. Parce que je trouve qu'il faut faire travailler la Wallonie, qu'on a de bons producteurs et que ça me paraît important", nous confie-t-elle.

Les courgettes, c'est une demande toute l'année, alors que c'est un produit qui, en Belgique, est cultivé trois mois

Nous prenons la direction d'un autre supermarché de la région. Il travaille principalement avec des producteurs locaux. Pourtant, là aussi, on trouve 10% de légumes et 50% de fruits qui viennent de l’étranger. "Par exemple, on a les tomates ici, qui sont des tomates de variétés anciennes. C'est une production française en l'occurrence, car on désire allonger la saison, parce que les tomates belges n'arrivent que fin juillet", indique Germain Ladam, responsable des fruits et légumes de l'établissement.

Pareil pour les courgettes: le magasin en vend sept tonnes chaque année. "Les courgettes, c'est une demande toute l'année, alors que c'est un produit qui, en Belgique, est cultivé trois mois", précise Germain Ladam.

L'impact environnemental de la production hors saison

Fournir des produits en dehors des saisons belges implique une empreinte écologique plus importante. "Par rapport à du local, sur le bilan carbone on va multiplier par deux, par quatre, voire fois dix en fonction de l'étude et en fonction du fruit ou légume qu'on étudie", explique Renaud De Bruyn, chargé d’expertise en alimentation et déchets à l'asbl Écoconso.

Ce spécialiste insiste sur le fait qu’il ne suffit pas de consommer local, il faut également opter pour des légumes et des fruits de saison. "Une étude suisse avait montré comme ça, pour des haricots verts justement, que le fait d'avoir des haricots suisses locaux pour la Suisse, qui étaient cultivés hors saison dans des serres chauffées, ça avait autant d'impact que des haricots frais importés d'Espagne ou d'Egypte", confie Renaud De Bruyn.

Surgeler pour consommer plus tard

Pour consommer local, de saison et varié toute l’année, une cliente nous donne son astuce. "Nous, on prend parfois aussi surgelé, ou on surgèle des choses qu'on a accumulées pendant l'été, qu'on a cultivé l'été, et du coup on les mange après en hiver pour avoir plus de diversité", explique Céline. Elle avoue malgré tout s’accorder quelques écarts de temps à autres, comme pour les bananes qu'elle met dans son panier, par exemple.

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