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Deux cents gilets jaunes à Charleroi, 60 à Namur, barrages filtrants à Mons et à la frontière

Le point sur les actions des gilets jaunes qui ont eu lieu ce samedi en Belgique.

A première vue, on pourrait croire que le mouvement s'essouffle. Un seul gilet jaune se trouvait encore samedi matin à hauteur du rond-point donnant accès au zoning de Courcelles... Mais c'est pour la simple raison que la plupart des autres avaient rejoint le cortège qui a manifesté à Charleroi toute l'après-midi. Partis à 14h de la place du Manège, environ 200 gilets jaunes ont démarré 30 minutes plus tard en direction du centre-ville, sont passé au travers du centre commercial Rive Gauche et arrivaient au rond-point du Marsupilami vers 15h45. Ils ont ensuite pris la direction de Ville 2 puis de l'hôtel de ville.


"Augmenter le kérosène de 30%"

"On a décidé de se remobiliser au niveau local. On est deux fois et demi plus nombreux que la semaine passée. Donc quand on lit dans les médias que le mouvement s'essouffle, c'est pas du tout vrai", expliquait un de ces gilets jaunes carolos au micro de Justine Roldan-Perez et Gaëtan Zanchetta. "On suit le mouvement jusqu'à temps qu'on soit entendu (sic)", expliquait un autre. "On veut diminuer la TVA et changer les taxes. Un maximum pour qu'on puisse vivre tranquillement et pas survivre", résumait un troisième. "On aimerait bien redescendre l'électricité à 6%, le diesel, le mazout et tout ce qui s'ensuit à 6%, redescendre les accises de 15% et augmenter le kérosène de 30%. On diminue quelque part et on va le rechercher ailleurs, c'est pas compliqué à faire", détaillait un quatrième. Mais derrière ces revendications, de la résignation pointe aussi, comme chez cet autre gilet jaune rencontré: "Je fais le mouvement mais j'ai pas vraiment d'espoir. Pour être honnête avec vous, j'ai pas d'espoir. Je crois pas que ça va changer. C'est depuis longtemps comme ça donc je pense pas que ça changera un jour."

Demain à Charleroi, des gilets jaunes ont prévu un autre type de rassemblement : la distribution de soupe aux sans-abri.



Une quarantaine de manifestants aux Grands Prés à Mons

Selon le gouverneur de la Province du Hainaut, Tommy Leclercq, des actions ont également été menées ce samedi sur le site commercial des Grands Prés à Mons. À la mi-journée, une quarantaine de manifestants y perturbaient la circulation. Ils ont été évacués par la police puis se sont rassemblés au Marché aux herbes dans le centre-ville. Plusieurs barrages filtrants ont aussi été mis en place à Jemappes (Mons), sur le rond-point conduisant vers le site du complexe Imagix. 


Encore des barrages filtrants à la frontière



A la frontière entre la Belgique et la France à Honnelles (Fayt-le-Franc, photo), en direction de Bavay, des manifestants gilets jaunes ont filtré la circulation, malgré l'arrêté-miroir pris par les autorités belges et françaises interdisant tout rassemblement de plus de cinq personnes à hauteur des postes-frontières. Mais cet arrêté ne concerne que les autoroutes.

"Le délit d'entrave, c'est nier Schengen. Nous ne sommes plus dans la logique d'un message à délivrer à la société de personnes qui de la classe moyenne éprouvent des difficultés économiques, pas du tout. On a mis le feu à un camion, on en a extirpé le conducteur, on a de nouveau scié des arbres qu'on a répandu sur la route, on a été agressif. Et donc ces comportements, dans une logique de frontière, qui était une zone réputée faible, en est devenue une forte dès lors que 2 arrêtés de police concomitants sont pris par l'autorité française et par l'autorité belge. Pour l'économie de la Wallonie, pour la libre circulation, pour que les gens puissent aller travailler et se faire soigner, que les enfants puissent aller à l'école, que la vie tout simplement puisse continuer, cet arrêté était indispensable", a déclaré Tommy Leclercq au micro de Justine Sow.

L'arrêté qui empêche ces rassemblements de gilets jaunes sera d'application jusqu'au 1er janvier à minuit et pourrait être prolongé. En cas de rassemblement interdit, le Hainaut demandera des renforts policiers pour faire lever les barrages. Et le fait qu'il fonctionne tant de ce côté-ci de la frontière que du côté français empêchera les gilets jaunes d'éviter la police en passant la frontière.


60 gilets jaunes à Namur



Le Hainaut n'est pas la seule province du pays où des gilets jaunes étaient présents ce samedi. Une soixantaine ont mené une action de sensibilisation cet après-midi à Namur. En allant au contact de la population, ils espèrent renforcer leur mouvement en vue de futures actions.

Les militants, venus de la région namuroise mais aussi de Charleroi ou encore Tournai, se sont donné rendez-vous devant la gare de Namur à 12h00. Ils ont ensuite parcouru les rues du centre-ville pendant deux heures en distribuant des tracts expliquant leurs revendications. "Ce que nous voulons, c'est obtenir un référendum d'initiative citoyenne", a expliqué Maxime Goffin, un des gilets jaunes présents. "C'est cela qui nous permettra, tous ensemble, d'obtenir une TVA à 6% sur les produits énergétiques de base et de faire baisser la pression exercée par le gouvernement. Il faut maintenant que nous soyons plus nombreux pour faire bouger les choses et c'est bien pour cela que nous sommes ici".

Une nouvelle action de sensibilisation est prévue samedi prochain à partir de 10h30 à Namur. Les gilets jaunes espèrent convaincre plus de monde. "Pour l'instant, certains ont du mal à se mobiliser car ce sont les fêtes de fin d'année", a souligné M. Goffin. "Beaucoup de bureaux sont fermés aussi donc ça ne sert à rien de faire des blocages, mais début 2019 nous allons recommencer à agir concrètement." Plus tôt dans la semaine, plusieurs opérations escargot avaient également été organisées à Namur et dans la région.



Photos des gilets jaunes de Charleroi












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