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Le confinement et son contrôle discriminatoires, dénonce Avocats Sans Frontières

(Belga) Les mesures de confinement prises en mars pour enrayer la propagation du coronavirus et le contrôle de leur respect étaient discriminatoires, révèle une étude menée par Avocats Sans Frontières (ASF) publiée mercredi. Elles ont davantage touché certaines catégories de la population déjà en situation de vulnérabilité, telles que les migrants, les détenus, les sans-abri ou encore les femmes victimes de violence.

Si le confinement a restreint les libertés de tout un chacun, ces mesures et leur contrôle ont mené à des discriminations indirectes, c'est-à-dire induites par une disposition apparemment neutre, affirme ASF. La fermeture des bureaux des services sociaux et des administrations locales, notamment des guichets des CPAS et de l'Office des étrangers, "ont particulièrement affecté les personnes économiquement fragilisées, les personnes âgées et handicapées, ainsi que les étrangers en séjour irrégulier ou précaire". Et la numérisation des services n'a pas permis d'y remédier, en raison de la fracture numérique. Les limitations de sortie et de circulation dans l'espace public ont parfois mené à des violations de droits humains, comme le droit à la dignité ou l'interdiction de traitements inhumains et dégradants. Les personnes sans domicile fixe, en particulier, ont payé un lourd tribut, ne pouvant respecter les mesures du gouvernement. "Aucune stratégie structurelle n'a été adoptée pour l'hébergement et la protection de ces personnes", déplore ASF. En outre, selon l'ONG, le flou et l'illisibilité des mesures ont entraîné des "abus de pouvoir" dans les contrôles, qui avaient tendance "à cibler de manière plus prononcée certains groupes de personnes selon leur appartenance à des couches sociales et ethniques, ou à des quartiers et des zones spécifiques". "Les innombrables incidents relevés par les associations de défense des droits humains et par les opérateurs de terrain, ainsi que l'augmentation considérable des signalements d'abus policiers en période de confinement, témoignent d'un recours répété à la force au détriment de certains groupes de personnes et de certaines régions ou quartiers", dénonce ASF. "La responsabilité du gouvernement doit pouvoir être invoquée", plaide Avocats Sans Frontières, n'ayant pas "mis en place un dispositif adéquat et efficace pour protéger les couches fragilisées de la population". (Belga)

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