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Parents bourreaux d'Erezée: comment les services d'aide à la jeunesse ont-ils pu être aveugles ?

La responsabilité des services d'aide à la jeunesse à nouveau mise sur le tapis dans l'affaire de maltraitance d'Erezée, à l'occasion du procès en appel de l'oncle des enfants qui avaient subi de multiples sévices et humiliations de la part de leurs parents pendant 10 ans. Malgré des plaintes, les enfants n'ont jamais été retirés de leur milieu familial. Le parquet général a mené une enquête interne.

L'été dernier, devant le tribunal correctionnel de Marche-en-Famenne, la Belgique entière s'indignait devant l'insoutenable maltraitance qu'ont imposée des parents bourreaux. Renaud Duquesne, avocat de l'oncle des victimes, s'est exprimé au micro de Benjamin Brone pour RTL-TVI: "Ces enfants sont atteints de nanisme. C'est-à-dire le refus de grandir. On ne veut pas aller plus loin dans sa croissance car on vit des choses épouvantables. Qu'on ne vienne pas me dire que pendant 10 ans, on n'a rien vu." Maître Duquesne ne défend pas les parties civiles mais l'oncle des victimes, lui aussi impliqué dans les maltraitances infligées. Ce procès en appel débute jeudi à Liège. Il voudrait démontrer que la responsabilité de son client n'est pas seule en cause. "Il est démontré dans ce dossier que ces enfants subissaient des violences régulières. Il y avait des traces de coups. Je ne vais pas vous faire l'article. Il y avait une visibilité. Comment est-ce possible qu'on n'ait pas soustrait ces enfants au milieu dans lequel ils se trouvaient? D'autant plus, que dans le passé, cela a déjà été le cas."

Comment cela a-t-il pu arriver ?

Du côté du parquet général, l'enquête auprès de l'aide à la jeunesse est toujours en cours. Christian De Valkeneer est le procureur général de Liège: "Le travail qui a été mené jusqu'à présent a permis de mettre en évidence une divergence de vues, d'approches en matière de maltraitance d'enfants. L'approche qui consiste à dire qu'il faut privilégier le maintien en famille est une approche plus répressive." Les services compétents ont-ils été aveugles au point d'ignorer la gravité de la situation? Cette question essentielle demeure toujours aujourd'hui sans réponse.

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