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Claude et son épouse veulent que leur aide-ménagère soit vaccinée :"Nous souhaitons une garantie"

A 77 et 80 ans, Claude et son épouse sont des personnes vulnérables en raison de plusieurs problèmes de santé. Ils souhaitent obtenir les services d’une aide-ménagère “avec la garantie ” que celles-ci soient vaccinées. Mais est-ce possible ?

“Transporter, ne serait-ce que les courses, c’est du suicide ” nous explique Claude au téléphone, après nous avoir contactés via le bouton orange Alertez-nous. Cadre à la retraite, il a récemment fait appel au service d’une société de titres-services afin d’obtenir une aide-ménagère. Lui et sa femme souffrent de multiples problèmes de santé réduisant leur mobilité et leur capacité à entretenir leur maison. Pour ce couple, une aide au quotidien est devenue vitale. Une jeune fille de 23 ans se présente alors à son domicile, près de Mons. Au fil de la conversation, il s’aperçoit que sa nouvelle employée n’est pas vaccinée. "Nous nous passerons donc de ses services" tranche-t-il.

"On en a fait autant pour nos proches !"

Pour Claude et sa femme, les mesures Covid successives ont été difficiles à vivre. Respect des gestes barrières, aérations systématiques des pièces, etc. Mais ce qui a le plus marqué le septuagénaire, ce sont les restrictions quant aux visites familiales. "Quand on a pu recevoir nos petits-enfants, c’était à l’extérieur lors de balades" se souvient Claude. Dès lors, aujourd’hui, Claude peine à comprendre qu’il ne puisse pas exiger qu’une aide-ménagère soit vaccinée. "En tant que personne vulnérable, nous vacciner ma femme et moi était une priorité" explique-t-il, on la protège plus que ce qu’elle nous protège” dit Claude qui ne comprend pas que "le contexte actuel ne permette pas de s'assurer que les intervenants chez des personnes vulnérables soient Safe Covid" alors que le couple l'a demandé à ses proches.

"Une information confidentielle et qui touche à la vie privée"

Toutes les entreprises de Titres-Services que nous avons contactées sont unanimes. “Il s’agit d’une information confidentielle et qui touche à la vie privée” nous explique-t-on. En Belgique les employeurs n’ont pas le droit de vérifier et/ou d’exiger la vaccination. Une interdiction légale que nous rappelait l’avocat en droit du travail Bruno-Henri, en juillet dernier.

Les sociétés fournissant des prestations d’aide-ménagères nous ont fait part d’une tendance à l’augmentation des demandes de clients concernant la vaccination des employé(e)s. Si pour certaines de ces entreprises ces questions sont encore assez anecdotiques, elles sont devenues beaucoup plus systématiques pour d’autres, comme nous le confie cette agence qui a souhaité garder l’anonymat : "On a eu de plus en plus de demandes concernant la vaccination des aide-ménagères (…) Il n’y a pas que des personnes âgées qui ont ce type d’exigences. Il y a beaucoup de personnes hypocondriaques aussi”.

La plupart de ces sociétés fournissent du matériel de protection aux aides ménagères qu’elles emploient: gants, masques jetables et gel hydroalcoolique notamment. "Idéalement, on demande aux clients qu’ils/elles puissent avoir leur propre matériel sur place (…) mais ils sont plutôt réticents généralement” témoigne également cette même agence.

"Finalement on a abandonné"

Mais pour Claude, à l’heure de la vaccination, ces protections ne suffisent pas. "Nous allons recevoir une personne pendant 4 heures qui ne présente aucune garantie. Cela n'est pas acceptable".

Une garantie, c’est ce que dit souhaiter Claude à celui/celle qui viendrait l’aider quotidiennement. "Il n'y a aucune garantie pour que ces personnes soient vaccinées (…) Ce qui nous semble totalement incompréhensible ” martèle-t-il. Après avoir téléphoné aux mutuelles, et même "contacté Vandenbroucke (le ministre de la santé)", il a fini par renoncer à faire appel à une aide-ménagère : "Finalement, on a abandonné" regrette le septuagénaire qui pense "qu’il faudrait le Covid Safe ticket ou quelque chose comme ça”. Rappelons que pour le moment en Belgique, le Covid Safe Ticket n’est obligatoire que pour de grands événements ainsi que pour des voyages, mais pourrait être étendu à plusieurs secteurs d’activités au premier octobre.

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