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Des aides inégales pour le secteur de l'Horeca? "Il y a des oubliés", selon l'économiste Philippe Defeyt

Invités sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, l'économiste Philippe Defeyt et le Président de l'Horeca Wallonie, Thierry Neyens, sont revenus sur la polémique qui a visé le secteur de l'Horeca cette semaine. Le droit passerelle a-t-il vraiment augmenté le revenu de 45% des indépendants du secteur?

L'Horeca compte plus de 57.000 entreprises et près de 12.000 travailleurs et travailleuses en Belgique. Ce secteur a été très touché par la crise du covid-19, pouvant connaître parfois jusqu'à 66% de perte sur son chiffre d'affaires. Pourtant, l'économiste Philippe Defeyt affirme dans son étude que 45% des restaurateurs, traiteurs et cafetiers indépendants ont un revenu supérieur grâce au droit passerelle. 

Selon Thierry Neyens, président de l'Horeca pour la Wallonie, cette indemnité reste nécessaire, voire insuffisante selon les cas: "Les indépendants doivent faire face à des charges privées souvent élevées. Le droit passerelle n'est pas suffisant. Des aides régionales doivent le compléter."

Des aides "disproportionnées"

Philippe Defeyt a profité d'être l'invité de C'est pas tous les jours dimanche pour nuancer les résultats de son étude, révélant que les aides proposées aux indépendants de l'Horeca sont inégales: "Il y a des oubliés. des gens qui ne reçoivent rien, d'autres qui ne reçoivent pas tout et sont en grande difficulté aujourd'hui, comme les fournisseurs. Il serait aussi temps de payer les aides promises car ce n'est pas toujours le cas." 

Thierry Neyens le rejoint sur ce point: "On regrette, et c'est d'ailleurs repris dans l'étude, qu'il y ait une certaine disproportion dans les indemnités et que ce ne soit pas équitable. Il y a une nécessité de retravailler de manière structurelle ces aides pour la fin d'année et 2021."

L'économiste explique que toute la difficulté dans le calcul des indemnités pour ce secteur repose sur les frais dits fixes. "Vous avez d'une part, une aide qui est destinée à faire bouillir la marmite de l'indépendant et donc assurer un salaire minimum. De l'autre, il y a les frais fixes. Ces derniers sont très variables d'une entreprise à l'autre et d'un indépendant à l'autre. Il faut les calibrer et sortir de cette logique d'aide identique pour tout le monde qui pénalise ceux qui ont des frais fixes importants." 

Afin de remédier à ce problème dans le futur, il préconise la mise en place d'une "réforme structurelle". "Les cotisations devraient être calculées au mois ou trimestriellement pour éviter que des indépendants payent des cotisations alors que les recettes ont été faibles", conclut l'économiste. 

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