Accueil Actu

Nicolas Duvauchelle dans la peau d'un traumatisé crânien dans "Bonhomme"

Dans "Bonhomme" de Marion Vernoux, en salles mercredi, Nicolas Duvauchelle est convaincant dans le rôle d'un traumatisé crânien qui n'a plus toute sa tête, et que sa compagne, jouée par Ana Girardot, va tenter d'aider.

Piotr (Nicolas Duvauchelle) et Marilyn (Ana Girardot), jeune couple de la banlieue lilloise, voit sa vie bouleversée après un accident de voiture. Victime d'un traumatisme crânien grave, Piotr se réveille mais transformé. Il n'a pas changé physiquement, mais vit désormais dans son monde, imprévisible, enfantin et totalement désinhibé, avec une hypersexualité débridée.

Marilyn, devenue le centre de gravité de leur couple, se met en tête de l'aider, fonceuse et déterminée à le ramener en partie à sa vie d'avant.

Avec ce sixième long métrage (après notamment "Personne ne m'aime", "Love, etc" ou "Reines d'un jour"), présenté jeudi au Festival du film francophone d'Angoulême, Marion Vernoux s'attaque à un sujet difficile, celui du "handicap invisible".

"Je crois que l'incident déclencheur, c'est quand j'ai entendu une émission de radio une nuit un peu d'une oreille, qui mentionnait le terme de +handicap invisible+. Et c'est peut-être un peu paradoxal pour quelqu'un qui fait du cinéma, mais cette invisibilité là, j'ai eu envie de la montrer", a expliqué la réalisatrice à l'AFP.

"Ce qui est impossible c'est sûr, à moins de prendre un coup sur la tête et de devenir traumatisé crânien, c'est de se mettre dans la tête d'un traumatisé crânien", a-t-elle ajouté. "Par contre, j'ai mené une longue enquête et j'ai adoré faire ça, parce que les gens que j'ai rencontrés, je ne pouvais plus les lâcher".

"C'est comme si j'avais écrit d'une main un film qui était le fruit de mon imaginaire, et de l'autre un film qui était nourri par une réalité tout à fait concrète", dit-elle.

Nicolas Duvauchelle, qui avait déjà travaillé avec Marion Vernoux sur le téléfilm "Rien dans les poches" (2008), forme un duo touchant avec Ana Girardot.

L'acteur de 38 ans, qui a lui aussi rencontré traumatisés crâniens, proches et médecins pour le film, souligne avoir beaucoup hésité avant d'accepter ce rôle "déstabilisant" dont il "avait peur", et qui "traduit un état qui lui est intrinsèquement inconnu".

"Je l'ai travaillé, j'ai été aidé mais je n'avais aucun moyen de savoir avant de voir le film si au final j'étais juste", ajoute-t-il, cité dans le dossier de presse. "J'attendais de connaître la perception des conjoints de victimes".

"Une dizaine d'entre eux sont venus me voir en disant +c'est exactement ça+. Ca m'a bouleversé".

À lire aussi

Sélectionné pour vous