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Une famille réclame près de 700.000 euros de dédommagement à l'entreprise belge UCB Pharma

(Belga) Le tribunal de grande instance de Nanterre, en région parisienne, a examiné mardi la demande de dédommagement introduite par Sylvie et Loïc Le Cossec auprès de UCB Pharma. Le couple français réclame 696.000 euros au laboratoire belge pour le préjudice financier et humain subi en tant que parents de Julien, enfant polyhandicapé exposé in utero au Distilbène, un médicament de la firme.

Le Distilbène est le nom commercial d'une hormone de synthèse (le diéthylstilboestrol, ou DES) prescrite en France entre 1950 et 1977 aux femmes enceintes pour prévenir les fausses couches. Des années après l'exposition in utero, il peut être à l'origine de graves complications chez les enfants de mères traités. Par cette action en justice, Sylvie et Loïc Le Cossec désirent "faire comprendre qu'il est crucial pour le laboratoire UCB Pharma d'indemniser les personnes handicapées à cause du Distilbène, mais qu'il est également crucial de reconnaître les parents victimes qui gèrent le handicap au quotidien". Pour s'occuper de Julien, Mme Le Cossec a en effet dû mettre un terme à sa carrière internationale au sein du groupe Unilever à l'âge de 33 ans, tandis que son conjoint a été forcé d'interrompre son activité professionnelle durant sept ans pour caractériser le polyhandicap de leur fils, trouver des spécialistes et structures d'accueil. "Je vous accuse, UCB Pharma, de nous avoir volé notre sérénité et, cela, à vie! (...) Pire, vous avez l'arrogance de prétendre que nos carrières professionnelles n'ont pas été impactées", s'indigne le couple dans une lettre ouverte dont Belga a pris connaissance. Le tribunal rendra une première décision le 28 mai et fixera alors le calendrier de la procédure. Une audience sur le fond devra ensuite déterminer le montant exacte de l'indemnisation. Le montant de 696.000 euros, qui renvoie aux pertes de gain constituées par les carrières professionnelles manquées et l'impact sur la retraite des deux parents, a été déterminé à la suite d'une expertise comptable, explique l'avocate du couple, Me Verdier, jointe par Belga. La somme "brute" avançait environ 1.900.000 euros mais ce nombre a été pondéré à la baisse. L'expert a en effet argué que, d'une part, les femmes n'avaient "pas les mêmes chances" que les hommes dans un milieu professionnel international et, d'autre part, que ce type de carrière n'était pas "linéaire" et pouvait donc comprendre un risque de licenciement. (Belga)

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