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L'OCDE s'invite dans le débat sur les retraites en France

L'OCDE s'est immiscée mardi dans le débat sur les retraites en plaidant pour le relèvement de "l'âge de départ effectif du marché de travail", à l'occasion de la publication d'une étude consacrée à la France.

"La dépense publique consacrée aux retraites est particulièrement élevée", a constaté le secrétaire général du club des pays les plus riches, Angel Gurria, lors d'une conférence de presse à Bercy au côté du ministre des Finances Bruno Le Maire.

M. Gurria a d'ailleurs ironisé sur les "42 régimes de retraites différents" actuellement en vigueur en France. "Je ne sais pas si vous avez la médaille d'or, mais vous êtes certainement sur le podium".

Selon le patron de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), dont le siège est à Paris, la France doit "prendre des mesures pour augmenter l'âge de départ effectif du marché du travail", qui est actuellement de 62,7 ans, et prendre en compte l'allongement de la durée de vie.

Il a en outre salué le projet de retraite par points, envisagée par le président Emmanuel Macron, estimant que ce système "offrira une meilleure transparence".

Le rapport de l'OCDE intervient à un moment où le débat fait rage sur un possible décalage de l'âge de la retraite. Le Haut Commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, a répété dimanche que sa "feuille de route" ne prévoyait pas de toucher à l'âge légal de départ, fixé à 62 ans.

M. Le Maire a assuré croire "profondément au projet que porte M. Delevoye", qu'il avait rencontré la veille "en tête à tête" à Bercy. Il a néanmoins souhaité que "le débat reste ouvert" sur la question de la durée du travail.

"Il serait dommage que pour des raisons politiciennes nous refermions ce débat. Il est vital pour l'avenir de la société française", a-t-il assuré.

Le Premier ministre Edouard Philippe et plusieurs ministres ont créé la confusion ces derniers jours en assurant que la réforme Delevoye ne toucherait pas à l'âge légal de 62 ans --promesse de campagne d'Emmanuel Macron-- mais en évoquant aussi un possible allongement de la durée du travail ou un recul de l'âge à la retraite pour financer la dépendance et le grand âge.

-"Convergence de vues"-

Par ailleurs, l'OCDE a aussi prôné la poursuite de la réforme du marché du travail: "Il faudrait augmenter le coût relatif des recrutements en contrats courts et réformer le système d’assurance chômage afin qu'il n'incite pas à enchaîner de façon récurrente les courtes périodes d'emploi et de chômage".

D'une manière générale, M. Gurria et M. Le Maire ont profité de la conférence de presse pour souligner à quel point ils étaient sur la même ligne.

"L'OCDE est fière de soutenir l'ambitieux programme de réformes que le président de la République, le Premier ministre et vous-même, monsieur le ministre, menez depuis le début du quinquennat et qui offrira de meilleures perspectives à tous les Français", a expliqué le patron de l'institution.

"Tout cela montre qu'il y a entre les économistes de l'OCDE et la politique économique que nous menons ici au ministère de l'Economie et des finances, sous la direction du président de la République, une véritable convergence de vues", a répondu le ministre.

L'institution, qui a maintenu sans changement sa prévision de croissance pour la France à 1,3% contre 1,6% l'an dernier, a prévenu que "le ralentissement attendu chez les principaux partenaires commerciaux de la France", comme l'Allemagne, "pèsera sur les exportations et l'investissement des entreprises".

"Un ralentissement plus brutal que prévu dans les pays avancés, notamment en Europe, réduirait les exportations et l'investissement", selon le rapport.

Même si elle estime que les mouvements sociaux ont "pesé" sur l'activité en 2018, l'organisation accueille favorablement les "mesures sociales prises" par M. Macron, pour apaiser la crise des gilets jaunes, estimant qu'elles "accroîtront, elles aussi, le revenu disponible et la consommation des retraités et des personnes percevant de bas salaires".

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