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XV de France: Ntamack et Dupont à la croisée des chemins

Comme en mars, Antoine Dupont et Romain Ntamack débutent ensemble avec le XV de France contre l'Italie. Mais leur statut a évolué différemment: le demi de mêlée sera le N.1 à la Coupe du monde, alors que l'ouvreur peine à quitter le banc.

Le 15 juin, Toulouse fête son retour au sommet du rugby français avec un 20e Bouclier de Brennus. Le titre consacre sa jeunesse flamboyante, mais tous ne le goûtent pas de la même manière: si Dupont a disputé l'intégralité de la finale face à Clermont (24-18), Ntamack n'est lui entré au centre que pour les 5 dernières minutes. "Il est déçu à juste titre", admet son entraîneur Ugo Mola. "Mais il permettra (à Toulouse) de gagner encore et encore pendant les prochaines années."

Deux mois plus tard, c'est un peu la même histoire chez les Bleus. Ntamack (20 ans, 7 sélections) a débuté sur le banc les deux matches face à l'Ecosse, alors que Dupont (22 ans, 16 sélections) sera vendredi l'un des rares Bleus (avec Jefferson Poirot, Rabah Slimani et Gaël Fickou) à enchaîner une troisième titularisation, malgré le résultat décevant (défaite 17-14) à Edimbourg.

Entre Dupont et Baptiste Serin, Jacques Brunel ne fait pas de mystère sur la hiérarchie en vue du rendez-vous crucial face à l'Argentine, le 21 septembre à Tokyo. "Si on pense qu'Antoine a aujourd'hui un petit avantage, il faut le conforter, le renforcer dans sa position même si Baptiste a toujours fait une bonne entrée" en cours de match, dit le sélectionneur.

- Ntamack, première depuis avril -

A l'autre bout de la charnière, l'avantage, c'est Camille Lopez, autre double titulaire face à l'Ecosse, qui l'a. Mais le Clermontois est ménagé après un coup reçu aux côtes, ce qui donne à Ntamack l'occasion de débuter pour la première fois avec le N.10 depuis début avril et un match de Top 14 sans enjeu à Toulon.

Pour espérer inverser la tendance, le fils d'Emile, majoritairement utilisé comme centre depuis le championnat du monde des moins de 20 ans de juin 2018, doit convaincre sur deux registres.

Son entente avec Dupont d'une part. "On se connaît bien, on a quand même fait les trois derniers matches du Tournoi (des six nations) ensemble", dit ce dernier. "On a des repères aussi au niveau international, il faudra qu'on les retrouve là."

Dans le rôle de buteur d'autre part, après la défaillance de Lopez (3/6) lors du premier match et celle de l'arrière Thomas Ramos dans le jeu pendant le deuxième. "On a besoin d'un buteur fiable dans l'équipe", a acquiescé Brunel, "persuadé" que Ntamack "est un très bon buteur" et qui "prendra ensuite une décision" pour l'Argentine.

- Il a "retrouvé" l'ouverture -

Reste que 4 titularisations comme ouvreur en sélection - soit autant qu'en une saison en club -, ça fait peu pour attaquer une première Coupe du monde. "Au Tournoi (des six nations), il a joué en 10 sans y avoir joué depuis le début de saison, et il s'en est bien sorti", vole à son secours Dupont.

"Il a retrouvé ce poste dès le début de la préparation, ça fait deux mois qu'il travaille", ajoute le demi de mêlée. "Il a pu retrouver ses repères pour être prêt. En plus avec la blessure de Camille, il a eu beaucoup de temps de jeu le week-end dernier (42 minutes) ce qui a pu lui faire du bien."

Et puis, tout va vite avec le XV de France. Dupont et Ntamack, qui ont remplacé en plein Tournoi des six nations Morgan Parra et Lopez, coupables d'avoir critiqué le staff après la correction en Angleterre (44-8), le savent très bien.

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