Accueil Actu

"Gilets jaunes": quatre mois de contestation sociale en chiffres

D'une durée inédite, le mouvement social des "gilets jaunes" débuté il y a quatre mois a été rythmé par des manifestations importantes chaque samedi et des pics de violences, qui ont fait de très nombreux blessés et donné lieu a des condamnations en justice.

- Presque 300.000 personnes au plus fort -

A son pic lors de son "acte" fondateur le 17 novembre, le mouvement a rassemblé 282.000 personnes, selon les chiffres de l'Intérieur, régulièrement contestés par les "gilets jaunes". Les trois samedi suivants ont eux aussi fortement mobilisé: ils étaient 166.000 manifestants partout en France le 24 novembre, puis 136.000 lors des actes 3 et 4 début décembre.

La mobilisation a ensuite été variable, avant de décroître continuellement en février et mars. Pour l'acte 17, dernier en date, les "gilets jaunes" ont connu leur plus faible mobilisation à ce jour, avec 28.600 manifestants recensés par l'Intérieur le 9 mars. Le comptage propre au mouvement revendiquait toutefois encore un "nombre jaune" de 90.000 participants.

Entre blocages et dégradations, le coût du mouvement social pour l'économie française était estimé fin février à 0,2 point de croissance trimestrielle, selon le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.

- 2.200 blessés, 22 éborgnés -

Depuis le début du mouvement, 11 personnes sont mortes, principalement dans des accidents de la route.

Côté manifestants, il y a eu "environ 2.200" blessés, selon les derniers chiffres donnés par le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez. Parmi eux, 22 personnes ont été éborgnées et cinq ont eu la main arrachée, selon le décompte tenu par le journaliste indépendant David Dufresne.

Côté forces de l'ordre, le ministère a recensé 1.500 blessés, principalement des policiers ou des gendarmes, mais aussi quelques pompiers.

L'usage du lanceur de balles de défense (LBD) pendant les manifestations a été au centre d'une vive polémique sur les violences policières. Peu avant l'acte 17, l'Intérieur comptabilisait 13.095 tirs de LBD depuis le début du mouvement et 83 enquêtes pour des tirs potentiellement problématiques, menées par la police des polices, l'IGPN, et celle de la gendarmerie, l'IGGN, selon M. Nuñez.

Plus globalement, 174 enquêtes pour des soupçons de violences policières ont été confiées à l'IGPN, selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

- 7.400 garde à vue -

A la mi-février, 7.400 personnes avaient été placées en garde à vue pendant le mouvement social, selon le ministère de la Justice. Environ 1.800 condamnations avaient été prononcées par les juges envers des "gilets jaunes".

Enfin, presque un quart (23%) des 1.350 personnes présentées à un tribunal en comparution immédiate ont été incarcérées. Un chiffre qui "montre la fermeté de la réponse judiciaire face à un certain nombre d'exactions", selon la place Vendôme.

À lire aussi

Sélectionné pour vous