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Affaire Delphine Jubillar: l'avocat du mari dénonce "des indices fabriqués de toute pièce"

Depuis plus d'un mois, Cédric Jubillar est incarcéré à la maison d’arrêt de Seysses (Haute-Garonne), près de Toulouse. Mis en examen pour meurtre et écroué le 18 juin, sa demande de remise en liberté avait été rejetée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse.

Dans une interview donnée au site Actu.fr, l'un de ses avocats, Me Jean-Baptiste Alary revient sur l'avancée de l'enquête. "Cela fait un mois qu’il ne se passe rien. Des experts psychiatres et psychologues ont été nommés pour procéder à l’expertise de Cédric Jubillar, mais il n'y a rien d’extraordinaire là-dedans, s'agissant des deux premiers actes classiques d’une instruction", a-t-il indiqué. Pour l'instant, aucune nouvelle demande de remise en liberté n'a été déposée, précise l'avocat. 

Depuis le début, cette affaire est très médiatisée. A tel point que des éléments de la vie privée du couple ont été révélés dans la presse. Pour Me Jean-Baptiste Alary, ces sorties médiatiques sont regrettables. "Ce serait bien que ceux qui organisent ces fuites trouvent des preuves au lieu de salir la vie des gens (...) Toutes ces informations n’ont qu’une seule vocation : c’est de salir Cédric Jubillar. On est tombé au fin fond des égouts, c'est de l’accusation de caniveau. Ils se couvrent de ridicule", lâche-t-il à nos confrères d'Actu.fr. Avant d'ajouter: "Faute d'avoir tenu une conférence de presse propre, avec des éléments uniquement objectifs, là, on a des personnes, procureur ou gendarmes, qui croient que les procès se font sur les réseaux sociaux ou dans les médias, mais il va falloir assumer devant les tribunaux".

Choqué qu'on ait ordonné l’incarcération d’un homme sans une once de preuve

Début juillet, lors d'une audience, l'avocat général Bernard Lavigne avait requis le maintien en détention provisoire de Cédric Jubillar, qu'il a décrit comme un homme "en totale et constante contradiction avec lui-même". La cour d'appel "a retenu qu'il existe des indices graves et concordants permettant de penser que Delphine Jubillar est décédée. Elle a écarté la thèse d'un accident, d'une mauvaise rencontre, d'un enlèvement, d'un suicide. Elle considère qu'il est vraisemblable que Cédric Jubillar ait participé comme auteur au meurtre de sa femme".

Pour l'avocat de Cédric Jubillar, son client était "depuis le départ" le coupable idéal. "Je suis un défenseur de toutes les libertés, et je suis choqué qu'on ait mis en examen puis ordonné l’incarcération d’un homme sans une once de preuve, sur la base d’indices qui ne sont ni graves, ni concordants, mais fabriqués de toute pièce. Quand on voit comment ils ont broyé psychologiquement sa mère en garde à vue pour atteindre Cédric…", estime-t-il. 

Le corps de l'infirmière de 33 ans, qui vivait dans le village de Cagnac-les-Mines (Tarn) avec son mari et leur deux enfants, n'a pas été retrouvé. Le couple était en instance de divorce. Près de sept mois après la déclaration de la disparition dans la nuit du 15 au 16 décembre, par le mari, les enquêteurs privilégient la thèse criminelle. Les deux enfants du couple, une fillette de 2 ans et un garçon de 6 ans, ont été placés chez la soeur de Delphine Jubillar.

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