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Coupe d'Europe: Carter s'efface, Lambie prend les clés du Racing 92

En partance pour le Japon, diminué par les blessures, l'ouvreur néo-zélandais du Racing 92 Dan Carter doit s'effacer devant le Sud-Africain Pat Lambie, nouveau venu dans les Hauts-de-Seine et qui sera titulaire dimanche face à Clermont en quarts de finale de Coupe d'Europe.

C'était le duel du dernier quart d'heure de la demi-finale de la Coupe du monde 2015 remportée de justesse par les All Blacks (20-18). Lambie, puni après la déroute historique des Springboks en ouverture face au Japon (34-32), avait remplacé Handré Pollard en fin de match pour tenter de retourner la situation face aux tenants du titre. En vain.

Deux ans plus tard, les deux hommes se croisent de nouveau sous le même maillot. Pour une transition: Carter, âgé de 36 ans, vit ses derniers matches avec le club qu'il a mené à un titre de champion de France et à une finale de Coupe d'Europe en 2016. Il s'en ira cet été finir sa carrière au Japon.

A 27 ans, Lambie a été recruté au début de l'automne par le Racing pour prendre sa succession, mais aussi celle de son compatriote Johan Goosen, l'autre homme du titre de 2016 mais rentré en Afrique du Sud début 2017.

"Toute la stratégie mise en place est tombée à l'eau quand Goosen a quitté le club", expliquait l'entraîneur des arrières Laurent Labit à l'arrivée de Lambie. "Il nous fallait un joueur polyvalent de très haut niveau, ouvreur, arrière-centre et buteur. Lambie fera avec nous ce qui était prévu avec +Goose+."

- Carter pense aux blessures -

La transition s'opère plus rapidement que prévu. D'abord parce que Carter, élu trois fois meilleur joueur du monde (2005, 2012, 2015), arrive au bout d'une carrière professionnelle démarrée en 2002, et que le corps du double champion du monde fonctionne désormais avec le frein à main.

"J'ai eu plusieurs sérieuses blessures à un genou. Depuis que j'ai recommencé à jouer, je me souciais surtout de ne pas me blesser à nouveau. Pendant les matches, je regardais mon corps pour vérifier que j'étais toujours en entier", expliquait-il mercredi dans un entretien à RMC Sport.

Carter devait être préservé en vue des phases finales. Mais une première période ratée face au Stade Français, le 17 mars, a sonné la fin de son statut d'intouchable.

Le Néo-Zélandais a dû sortir juste après la pause, comme six autres joueurs. "Je ne jouais pas comme j'aurais aimé et c'était important de faire jouer d'autres joueurs plus frais et plus en forme", reconnaît-il.

"Il y a eu la blessure", a avancé jeudi l'entraîneur des avants Laurent Travers pour expliquer la méforme de la star du club. "La passe difficile, on l'a eue aussi. Quand vous jouez 9 et 10, vous êtes dépendants de l'ensemble des joueurs. Il faut jouer en avançant et pendant une période, cela n'a pas été le cas. Cela met en difficulté ces personnes-là. On n'a aucun doute sur le talent, l'implication et l'importance de Dan", a insisté Travers. Il n'empêche: Carter sera remplaçant dimanche en Auvergne.

- Lambie s'intègre vite -

Non retenu pour le déplacement à Lyon, Carter a vu Lambie briller en son absence et le Racing ramener une précieuse victoire de Gerland (24-22), grâce à un essai du Sud-Africain en fin de match.

"C'est un grand joueur", commence Carter. "Même s'il est encore jeune, il apporte sa grande expérience internationale. Ces dernières semaines, il est en grande forme. On échange beaucoup tous les deux et on a joué ensemble", le polyvalent Springbok l'épaulant en premier centre contre La Rochelle ou Pau en février.

Epargné cette saison par les nombreuses blessures et protocoles commotion qui ont gâché sa carrière, Lambie semble s'épanouir en banlieue parisienne.

"Il se plaît énormément en France, dans le club, il est de plus en plus impliqué dans la vie du club mais aussi en dehors", a distillé Travers. "Il s'intéresse à la vie associative et a énormément progressé sur la langue (française)."

Outre son implication, Lambie suscite l'admiration de ses coéquipiers pour sa "simplicité", sa "politesse" et son "hygiène de vie irréprochable", selon le troisième ligne Yannick Nyanga. Une dernière qualité dont Carter, arrêté la saison dernière pour conduite en état d'ivresse, ne peut se prévaloir.

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