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JO-2024: comment les Français comptent-ils briller à Paris ?

Un plafond de verre à faire sauter: bloquée autour d'une dizaine de titres olympiques et d'une quarantaine de médailles depuis près de trois décennies, la France compte rénover son modèle sportif pour réussir "ses" JO-2024 à Paris.

Ambitieuse, la nouvelle ministre des Sports Laura Flessel a même avoué depuis Lima à un journal péruvien vouloir "doubler le nombre de médailles françaises" d'ici à 2024.

"Notre modèle date de 1960. Il n'y a rien dans le monde qui n'a pas évolué depuis les années 1960, sauf le modèle sportif français", explique à l'AFP le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Denis Masseglia, réélu en mai pour un troisième mandat de quatre ans.

Et c'est ainsi une constante depuis les jeux Olympiques de Barcelone en 1992: tous les quatre ans, la France termine la quinzaine olympique entre le cinquième et le dixième rang des nations, avec un compteur arrêté autour d'une quarantaine de podiums.

L'édition 2016 des Jeux à Rio n'a pas fait exception: la Marseillaise a retenti à dix reprises et le drapeau français a été hissé 42 fois sur les podiums.

"Notre ambition doit être supérieure à cela et notre modèle ne nous permet pas de l'espérer, sinon ce serait déjà fait, donc il faut le faire évoluer", ajoute Masseglia.

Discutée lors d'un conseil d'administration du CNOSF mi-juillet, cette évolution du modèle fait l'unanimité, avec un ministère des Sports qui y est favorable.

"Ce partage de la volonté politique doit se traduire désormais par un projet pour bâtir le modèle sportif français de demain qui nous permettra d'être ambitieux pour 2024", estime le patron du mouvement sportif.

Pour le moment au stade des discussions avec les différents acteurs, des propositions devraient voir le jour assez rapidement. "Il faut rapidement mettre en place des conditions pour que le plan à 2024 puisse commencer à produire ses effets en 2020", ajoute Denis Masseglia, avec les JO de Tokyo comme un premier indicateur.

- Avec quels athlètes ? -

"90% des athlètes qui vont briller à Paris en 2024 sont déjà connus et répertoriés", juge-t-il. "Il peut y en avoir 10% qui ne le sont pas encore, et que des systèmes dans les deux prochaines années permettront de détecter".

Certaines stars de l'olympisme français ont déjà fait savoir que 2024 pouvait les intéresser, comme le sprinter Christophe Lemaitre, en bronze à Rio en 2016 sur 200 m et qui aura 34 ans en 2024, ou le champion olympique 2012 du 50 m nage libre Florent Manaudou (33 ans pour les JO-2024).

De son côté, Teddy Riner, nonuple champion du monde de judo, ne cache pas son envie de représenter encore la France dans sept ans pour un dernier défi olympique alors qu'il aura soufflé ses 35 bougies.

Mais la relève pousse derrière, à l'image des équipes de France jeunes dans le handball et la génération 1996-97 championne d'Europe 2014 et du monde 2015 des U19 avec Melvyn Richardson, Dika Mem et Julien Meyer, dignes successeurs des Experts.

"Plus il y a une concurrence, plus il y a de potentiel, et plus il y a de résultats. Il faut augmenter le potentiel athlétique global et créer des situations où la concurrence et l'émulation jouent à plein", espère Denis Masseglia.

Et d'avancer la notion de détection, "pas habituelle" en France, comme un élément devant rentrer "dans le langage courant". La natation française, au creux de la vague après des JO-2012 au sommet, a déjà lancé son plan "Gavroche 2024", afin de soutenir l'éclosion de futurs talents.

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