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Premier feu vert de l'Assemblée pour la création d'une police municipale à Paris

L'Assemblée nationale a donné jeudi un premier feu vert à la création d'une police municipale à Paris, lors de l'examen de la proposition de loi sur la "sécurité globale", une étape "historique" selon le ministre de l'Intérieur Gérard Darmanin.

Le principe d'une police municipale est souhaitée depuis 2018 par la maire PS Anne Hidalgo et le gouvernement y est également favorable, mais la maire de la capitale ne souhaite pas que ces agents soient armés contrairement aux souhaits répétés par les députés LR et LREM dans l’hémicycle.

A titre personnel, Gérald Darmanin a estimé que cette nouvelle police municipale devrait être armée, mais qu'il revenait au Conseil de Paris de le décider et pas à la loi.

Avec 5.000 policiers d'ici 2024, formés dans une école parisienne, dotés de bâtons "Tonfa" pour lutter notamment contre les incivilités, la police municipale de Paris devrait être lancée en 2021.

Le vote du cadre légal permettant sa création est "proprement historique", a souligné le locataire de la place Beauvau.

"Enfin ! (...) C’est l’aboutissement d'un travail que je porte depuis deux ans pour renforcer la sécurité des Parisiennes et des Parisiens", a réagi Mme Hidalgo sur Twitter.

Dans l'opposition, l'élue insoumise, Danielle Simonnet, a réaffirmé l'opposition de son parti à la création d'une police municipale". "Alors que plus d’une centaine d’associations, ainsi que l’ONU dénoncent les attaques aux droits fondamentaux des citoyen.nes et la normalisation de la surveillance généralisée de toutes et tous de la loi sécurité globale, la maire de Paris Anne Hidalgo, sans honte, se félicite du vote permettant la création de la police municipale à Paris !", a-t-elle taclé, dans un communiqué.

Sur cette police municipale, "Mme Hidalgo a retourné sa veste et tant mieux", s'est félicitée la députée LR Brigitte Kuster, ancienne maire du 17ème arrondissement

Les élus de la droite ont toutefois de nouveau plaidé pour l'armement des policiers municipaux, estimant que "le choix du non-armement n’est pas seulement irresponsable, il est coupable".

Une demande appuyée également par les élus proches du gouvernement, Pierre-Yves Bournazel (député Agir et conseiller de Paris) et Delphine Bürkli (maire du IXe arrondissement), qui estiment que "le débat sur l’armement doit avoir lieu". "Les agents en uniforme sont de véritables cibles pour les terroristes, ils doivent être en mesure de se défendre dans des situations de danger", estiment les élus.

Pour atteindre le nombre de 5.000 policiers, des recrutements se succèderont pour compléter le contingent formé actuellement par les 3.200 agents de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP), essentiellement des Agents de surveillance de Paris (ASP) venus de la préfecture de police et Inspecteurs de sécurité de la Ville de Paris (ISVP).

"Non équipée d'armes létales, elle sera exemplaire dans sa déontologie et sa présence de proximité dans les rues de la capitale", a souligné Mme Hidalgo dans un communiqué, ajoutant que le budget 2021 de la future police municipale parisienne s'élèverait à 184 millions d'euros.

L'hémicycle a voté un amendement des députés "marcheurs de la capitale", avec le soutien des LR, consolidant la formation des futurs agents de la police municipale parisienne.

Stéphane Peu (PCF) et Jean-Christophe Lagarde (UDI) ont réclamé "une police à égalité" entre Paris et la banlieue, arguant du nombre trois à quatre fois plus important de policiers nationaux dans la capitale par habitant qu'en Seine-Saint-Denis dont ces deux députés sont élus.

M. Lagarde a souligné le risque pour la future police municipale de Paris de fonctionner comme un "aspirateur" avec les effectifs de ses homologues de banlieue.

M. Darmanin a reconnu ce risque de "distorsion de concurrence extrêmement forte" et a promis de travailler pour limiter ce "mercato".

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