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Un journaliste filme la fuite désespérée des victimes au Bataclan: "Il y avait du sang partout, des cadavres partout"

Les attentats qui ont frappé Paris ce vendredi soir ont fait au moins 128 morts dans six lieux différents. Parmi les endroits ciblés, la salle de concert du Bataclan est celle qui présente le bilan le plus lourd: 82 victimes y sont à déplorer. Les témoignages pleuvent depuis plusieurs heures. Un journaliste du Monde a filmé la fuite des victimes.

Au Bataclan, théâtre de l'attaque la plus sanglante avec un bilan provisoire de 82 morts, "on entendait hurler, tout le monde essayait de fuir, les gens se piétinaient... C'était l'enfer", ont relaté des témoins. Huit terroristes sont entrés dans la salle de spectacle et ont ouvert le feu sur les 1.500 spectateurs présents pour le concert d'un groupe de hard rock. De nombreux témoins racontent l'enfer et l'horreur qu'ils ont vécu dans ce véritable cauchemar.

"Ça faisait un boucan d'enfer. Ils n'arrêtaient pas de tirer"

"J'étais au concert avec ma soeur, des amis. On était installé à l'étage dans les gradins. Cela faisait peut-être une heure que le concert des Eagles of Death Metal avait commencé, on a entendu des coups de feu en bas, dans la fosse. Au début on a pensé que ça faisait partie du show mais on a vite compris", raconte Pierre Janaszak, 35 ans, animateur radio et TV. "Ils étaient trois je pense et ils tiraient juste dans le tas. Ils étaient armés avec de gros fusils, j'imagine que c'est des kalachnikov, ça faisait un boucan d'enfer. Ils n'arrêtaient pas de tirer", poursuit-il, sous le choc. "Il y avait du sang partout, des cadavres partout".


"On se disait que si on nous trouvait, on y passerait tous"

Marielle Timme était présente au Bataclan. Elle a pu sortir de l'attaque saine et sauve, et raconte ce samedi ce qu'elle a vu à nos confrères de la Voix du Nord. "Je me trouvais au balcon, ça m’a sauvé je crois. Dès les premiers coups de feu, ceux qui se trouvaient là ont rampé au sol avant de trouver refuge dans un petit local qui se trouvait derrière", confie-t-elle.

"On entendait les tirs, les hurlements, les gens qui criaient 'Ne tirez pas, ne tirez pas'. On a également entendu des bombes ou des grenades peut-être. On ne voyait rien de là où on était mais on croyait quand même que notre derrière heure allait arriver. À un moment donné, on a perçu des coups de pied dans les portes et des coups de feu juste après. On se disait que si on nous trouvait, on y passerait tous", décrit Marielle.


"Jamais je ne pourrai oublier cette vision d’horreur"

"Il a fallu vingt bonnes minutes de négociations avant que l’on accepte de sortir de notre cachette. On ne savait pas si nous avions des policiers ou des terroristes en face de nous. Quand nous sommes sortis, nous avons commencé par enjamber le corps d’un tireur qui gisait au sol en sang", explique la spectatrice. "Quand nous sommes descendus, nous sommes passés par la scène et là (Marielle ne peut alors retenir ses émotions) nous avons découvert ces dizaines et ces dizaines de corps, peut-être plus, qui jonchaient le sol. Jamais je ne pourrai oublier cette vision d’horreur", ajoute-t-elle.

Une salle très connue

Le Bataclan, où se déroulait vendredi soir une prise d'otages, est une des plus célèbres salles de spectacle parisienne, d'une capacité d'environ 1.500 places, indique le site de la salle. Située 50 boulevard Voltaire (XIe arrondissement), cette vaste salle avec balcon accueillait vendredi soir un concert du groupe Eagles Of Death Metal, un groupe de rock américain.

L'établissement est classé monument historique.


Un journaliste du Monde filme la fuite des victimes du Bataclan

Au moment de l’attaque terroriste au Bataclan, Daniel Psenny, journaliste au Monde, a filmé la fuite des spectateurs de la salle de concert parisienne. Il a ensuite été blessé au bras. Ces images peuvent choquer.

Images de la fusillade au Bataclanpar lemondefr

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