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Top 14: Montpellier, encore raté

Le rouleau compresseur est tombé en panne sèche. Leader de la phase régulière, invaincu à domicile, vainqueur d'une demi-finale à sens unique, Montpellier est tombé de très haut samedi en finale du Top 14 face à Castres (13-29) et Mohed Altrad attendra encore pour obtenir son premier titre majeur.

"Sept ans, à l'échelle du rugby, ce n'est peut-être pas beaucoup." Contacté par l'AFP, le président du MHR, devenu actionnaire majoritaire en 2011, quelques jours avant la première finale du club perdue contre Toulouse (15-10), doit prendre son mal en patience.

"On est champions de la phase régulière, champions de la demi-finale et là, on trébuche", a déclaré l'homme d'affaires, conscient d'avoir raté une belle occasion de garnir son armoire à trophées où figure seulement un Challenge européen (2016) et ce malgré six participations en sept saisons à la phase finale (barrage en 2012, 2013 et 2017, demi-finale en 2014 et 2016, non qualifié en 2015).

Le terme est peut-être choisi à dessein mais champion, le club héraultais ne l'est toujours pas, malgré une saison régulière au cours de laquelle il aura occupé le fauteuil de leader 21 journées sur 26 en concassant un à un tous ses rivaux à domicile.

- Demi-finale trop facile? -

Une suprématie en trompe-l'oeil, tout comme la promenade face à Lyon (40-14) en demi-finales? C'est la piste avancée par Christophe Urios pour expliquer la défaillance du grand favori.

Dispensé de barrage avec sa première place, "Montpellier n'a pas joué pendant trois semaines, ils ont fait une demi-finale facile, et tout le monde s'est enflammé sur cette demi-finale", a affirmé le manager de Castres. "Personne ne s'est dit: est-ce que ce n'est pas trop facile pour ces mecs?"

Un défaut d'opposition alors qu'à l'inverse, Castres est arrivé au Stade de France aguerri par une série de matches à élimination directe qui avait commencé bien avant les barrages tant le CO, seulement 6e de saison régulière, a dû cravacher pour arracher sa qualification.

"J'y étais, je peux vous dire que ce n'était pas trop facile la semaine dernière", a objecté le capitaine de Montpellier Louis Picamoles, agacé par la question. "Le score était peut-être large mais ne reflétait peut-être pas le combat qu'il y avait eu sur le terrain. Seulement, la semaine dernière, à chaque fois qu'on a eu l'occasion de scorer, on a scoré", résume le troisième ligne centre.

- La finale, exercice à part -

Contrairement à samedi, où les Héraultais ont été "pris dans les phares" de la défense castraise, dixit le manager Vern Cotter, à l'image du demi de mêlée Ruan Pienaar qui est passé dès le départ à côté de son match avec une pénalité ratée d'entrée (3e).

Le Sud-Africain était, avec Cotter, Picamoles, l'ouvreur Aaron Cruden et le centre Jan Serfontein, l'une des têtes de file du recrutement clinquant effectué il y a un an pour amener Montpellier enfin au sommet.

Mais malgré ses 5 champions du monde (les frères du Plessis, Steyn, Pienaar en 2007, Cruden en 2011), l'équipe a "bafoué son rugby", a déploré l'ailier Benjamin Fall, un international comme quasiment tout le XV de départ.

Une armada de stars pour la plupart étrangères et donc peu rompues à l'exercice spécifique d'une finale de championnat de France. "Beaucoup de joueurs découvraient cette année la phase finale de Top 14. Pour moi, l'expérience n'était pas chez nous", a avancé Picamoles.

Elle y sera un peu plus la saison prochaine. Car si Altrad n'a pas eu son retour sur investissement cette fois-ci, "il viendra", a-t-il assuré à l'AFP.

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