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Afghanistan: attaque ratée de l'EI contre le ministère de l'Intérieur

Un commando du groupe Etat islamique muni de vestes-suicide a tenté mercredi d'attaquer le ministère de l'Intérieur à Kaboul, provoquant explosions et échanges de tirs pendant près de 90 minutes avant d'être anéanti.

"Les assaillants sont arrivés à bord de deux véhicules. Ils étaient huit, un s'est fait exploser et les autres ont été tués" par les forces de l'ordre, a raconté le porte-parole du ministère Najib Danish lors d'une conférence de presse.

Selon lui, "un policier a été tué et cinq blessés" mais "aucun civil" ne compte parmi les victimes d'une attaque revendiquée par l'EI, qui l'a qualifiée de "raid suicide" via son organe de propagande.

Tous les attaquants ont été abattus dès le franchissement du premier barrage et bien avant d'accéder aux bureaux du ministère, abrités au cœur d'un vaste complexe ultra protégé sur la route de l'aéroport de Kaboul.

Selon les photos diffusées sur Twitter, les membres du commando étaient particulièrement jeunes, vêtus du treillis clair de la police des frontières et armés de fusils d'assaut et de grenades.

Des opérations de ratissage des lieux se sont poursuivies après la fin des échanges de tirs, mais aucun autre assaillant n'a été découvert.

La première explosion a retenti peu avant 12H30 locales (8H00 GMT) au premier check-point, suivie de nombreuses autres et d'échanges de tirs.

Immédiatement, les forces spéciales ont été dépêchées sur place et toutes les routes conduisant au ministère barrées.

L'aéroport international de Kaboul, à proximité, est demeuré ouvert, mais certains vols ont été annulés par les compagnies concernées.

La police a affirmé avoir découvert mercredi matin sur le parking de l'aéroport une voiture remplie d'armes et d'explosifs.

- Bloqués au premier barrage -

Selon le porte-parole de la police Hashmat Stanakzai, les assaillants "ont d'abord fait exploser une voiture piégée à l'entrée du complexe (du ministère) tandis que d'autres étaient arrêtés par nos policiers au premier check-point".

"J'étais dans mon bureau quand j'ai entendu une forte explosion. On nous a dit de rester à l'intérieur mais il semble que les assaillants n'ont pas pu rentrer", a témoigné un employé joint par l'AFP pendant l'attaque.

La plupart des bureaux du ministère de l'Intérieur, dont celui du ministre, ont été déménagés il y a moins de trois ans dans ce vaste complexe puissamment protégé par de hauts murs de béton et des herses.

Les bâtiments sont distants de près d'un kilomètre des premiers points de contrôle, ce qui rendait improbable l'accès du commando aux bureaux.

Une annexe du ministère demeure cependant en centre-ville, visée par un attentat à l'ambulance piégée en janvier (105 morts, 200 blessés).

Mais la cible était hautement symbolique, en plein ramadan, une heure avant la fermeture officielle des administrations et alors que les attentats contre les forces de sécurité se sont multipliés depuis le début de ce mois sacré pour les musulmans.

Les talibans ont ainsi revendiqué l'attaque mercredi à l'aube d'un commissariat dans la capitale du Logar, à moins de 70 km au sud-est de Kaboul, qui a fait six morts parmi les policiers et huit blessés civils, selon le porte-parole de la police provinciale, Shapoor Ahmadzai.

Il y a dix jours, le 21 mai, les talibans avaient invité les Kaboulis à se tenir à l'écart de "sites militaires" dans le souci "d'éviter les victimes civiles".

Selon la mission de l'ONU en Afghanistan (Manua), qui décompte depuis 2009 les victimes civiles, la capitale est devenue depuis 2017 le lieu le plus dangereux du pays pour les civils en raison de la multiplication des attentats revendiqués par les talibans ou le groupe Etat islamique.

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