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Antidopage: l'AMA élit son prochain président et révise son code

Le conseil de fondation de l'Agence mondiale antidopage (AMA) a élu son nouveau président, le ministre polonais des Sports Witold Banka, et a adopté une version révisée de son texte fondamental, le code mondial antidopage, jeudi à Katowice (Pologne).

Ancien coureur de 400m âgé de 35 ans, Witold Banka, qui succède au Britannique Craig Reedie, 78 ans, issu du Comité international olympique (CIO), a promis d'améliorer le budget de la lutte antidopage, notamment celui de l'AMA (32 millions d'euros en 2019), qu'il a qualifié de "ridicule" mardi, le comparant à un "club de foot de niveau moyen".

Witold Banka compte notamment lancer un fonds de solidarité, qui pourrait être abondé par des sponsors privés, pour aider les pays pauvres à lutter contre le dopage, mais "ce sera un long chemin", de précédentes initiatives ayant déjà échoué, a-t-il reconnu mardi, lors d'une table ronde.

"Je rappelle que 10% des médaillés de Rio-2016 proviennent de pays où il n'y a pas de programme antidopage, ou très limité", a-t-il insisté jeudi peu après son élection, dans sa Silésie natale.

- drogues "sociales" -

Déjà membre du comité exécutif de l'AMA, Witold Banka prendra ses fonctions le 1er janvier 2020 et devra avoir démissionné du gouvernement conservateur polonais. C'est la dernière fois que la présidence de l'AMA tourne entre ses deux piliers (CIO/États), l'agence ayant adopté le principe d'une présidence indépendante à compter de 2022, pour atténuer les reproches d'ingérences politique ou du mouvement sportif dans son fonctionnement.

Il sera secondé au poste de vice-président par la Chinoise Yang Yang, double médaillée d'or en patinage de vitesse aux Jeux olympiques de Salt Lake City (2002).

Le conseil de fondation de l'AMA a aussi approuvé jeudi une nouvelle version de son code mondial antidopage, sa "bible", entrée en vigueur pour la première fois en 2004. Ce texte harmonise les sanctions pour tous les sports et tous les pays signataires.

Parmi les nouveautés, une plus grande souplesse possible en cas de contrôle positif à des drogues dites "sociales", comme la cocaïne ou le cannabis.

Désormais, quand il sera démontré que la prise de substance sera trop éloignée de la compétition pour espérer un quelconque effet sur la performance, la suspension pourra être de seulement trois mois, voire un mois si le sportif accepte de se soumettre à un programme de désintoxication.

A l'heure actuelle, l'usage de cocaïne est en théorie puni de 4 ans de suspension, comme toute autre substance prohibée, mais dans les faits des peines souvent plus légères s'appliquent, comme pour la star du football péruvien Paolo Guerrero (14 mois de suspension en mai 2018).

Le syndicat mondial des footballeurs, le Fifpro, s'est félicité de ce changement qui "corrige une injustice ayant eu des conséquences sur les vies et les revenus de nombreux footballeurs professionnels", en demandant à la FIFA de l'appliquer au plus vite.

Le nouveau code mondial de l'AMA entrera en vigueur en 2021.

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