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De Tokyo 1964 aux polders futuristes: une myriade de sites olympiques

Quarante-trois sites sportifs, répartis sur deux grandes zones, se préparent à l'ouverture dans 500 jours des Jeux olympiques de Tokyo-2020, suivis des Jeux paralympiques.

La dynamique baie de Tokyo, sillonnée de cargos chargés de conteneurs et survolée par les avions desservant l'aéroport international de Haneda, voit se construire sur des terrains gagnés sur l'océan un grand nombre d'équipements flambant neufs. Dans la partie plus centrale de l'immense ville, on retrouve le cadre des JO de 1964 et ses sites dont certains, légendaires, seront gardés tels quels et d'autres reconstruits.

Voici quelques-uns des équipements les plus notoires:

- Les sites de la zone héritière de Tokyo 1964 -

+ Stade olympique national:

Principal site des jeux de 1964, il est en complète reconstruction. Fin 2015, le coût du projet de l'architecte irako-britannique Zaha Hadid - près de deux milliards d'euros - avait fait scandale et conduit à son rejet et l'adoption de celui du Japonais Kengo Kuma, deux fois moins cher. Situé près d'un grand sanctuaire niché dans une véritable forêt en pleine ville, il accueillera les cérémonies d'ouverture et de clôture, des épreuves d'athlétisme et matchs de football.

Le gymnase national de Yoyogi, situé non loin, célèbre structure des années 1960 de Kenzo Tange connue pour son remarquable toit suspendu, accueillera le handball olympique, le rugby et le badminton paralympiques.

+ Nippon Budokan:

Véritable temple des arts martiaux, il a été construit pour le judo, devenu discipline olympique en 1964. Lieu de concerts, la voix des Beatles y a retenti en 1966 pour leur première apparition au Japon. A l'allure traditionnelle, de forme octogonale et situé non loin du Palais impérial, il accueille l'hommage aux morts de la Seconde guerre mondiale chaque année le 15 août.

- Les sites de l'hyperactive baie de Tokyo -

+ Sea Forest:

En s'élançant sur l'immense Tokyo Gate Bridge, on parvient sur une île artificielle verdoyante où se construit le Sea Forest Waterway. Là, sur un bassin de 2.000 mètres de long à huit couloirs protégé par un barrage, glisseront les élégantes coques des bateaux d'aviron. Des épreuves de canoé s'y dérouleront aussi. 300 ouvriers s'y affairent au quotidien.

"La construction est réalisée à 77% et devrait s'achever en mai", assurait un des responsables du gouvernement de Tokyo chargés des sites olympiques, Yojiro Muraoka, lors d'une récente visite de presse.

Le site de 24.000 places pendant les jeux sera réduit à 2.000 après pour 30 compétitions annuelles, des cours d'aviron et de canoé.

+ Centre Kasai de slalom en canoé:

Retour vers la côte. Ce centre sera le premier parcours artificiel au Japon. Ses vastes bassins en pente de 2% sont encore secs. "La structure de béton est achevée, quatre pompes seront installées et des blocs posés sur le parcours pour créer des courants tumultueux", explique M. Muraoka.

Après 2020, le lieu abritera compétitions, loisirs, formation au sauvetage.

+ Centre de gymnastique:

La particularité du Centre olympique de gymnastique, qui deviendra ensuite un centre d'expositions, est sa grande arche en bois provenant exclusivement du Japon. Le Japon, pays hautement sismique, est un habitué depuis des siècles des structures en bois, telles ses hautes pagodes, particulièrement adaptées.

+ Centre aquatique:

Le Centre aquatique olympique en construction a lui aussi un toit assemblé au sol, puis soulevé et soutenu par quatre piliers de 20 mètres de haut. Un coup d'oeil attentif révèle de gros coussins de caoutchouc entre piliers et toit, pour absorber les chocs sismiques.

Le bâtiment a aussi des amortisseurs à huile et a été en cela victime d'un des nombreux scandales industriels dont est coutumier le Japon. Une partie des amortisseurs ont été fabriqués par la société KYB impliquée dans une vaste falsification de données, explique Daishu Tone, un autre directeur des sites. "Ils seront contrôlés et les remplacements se feront aux frais de l'entreprise", dit-il à la presse.

Le centre aquatique accueillera les épreuves de natation, natation synchronisée et de plongeon, pour 15.000 sièges (capacité réduite à 5.000 après les Jeux).

+ Ariake Arena:

Les épreuves olympiques de volley-ball et paralympiques de basket-ball auront lieu à l'Ariake Arena de 15.000 places. Les panneaux solaires qui recouvrent son toit incurvé ont dû être orientés de manière à éviter les projections de lumière sur les tours d'habitation.

Il comportera en outre, comme le centre aquatique, des panneaux capteurs thermiques et des pompes géothermiques, afin de réduire les émissions de CO2 de ce futur centre sportif/salle de concerts.

+ Village olympique:

Sur une langue de terre rectangulaire gagnée sur la mer, un village olympique de 21 immeubles de 14 à 18 niveaux avec une capacité de 18.000 lits pendant les Jeux olympiques et 8.000 pour les Jeux paralympiques. Il deviendra un quartier résidentiel en partie alimenté par des piles à combustible.

- Les sites temporaires, les sites régionaux -

Une dizaine de sites temporaires seront montés à l'approche des Jeux et démantelés ensuite. La plupart se trouvent dans la baie et concernent des épreuves en plein air.

Mais le plus emblématique sera nommé le Jardin du Palais impérial, grand espace situé en plein centre de Tokyo au bord des douves de la résidence de l'empereur du Japon. S'y déroulera par la chaleur écrasante des étés tokyoïtes la marche athlétique.

Enfin, des sites déjà existants dans les régions japonaises seront aussi hôtes de Tokyo-2020, dont très symboliquement le stade de baseball de Fukushima pour les nouvelles épreuves olympiques de baseball et softball.

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