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Des experts des droits humains dénoncent "la violence policière" au Bélarus

(Belga) Des experts des droits de l'homme de l'ONU ont dénoncé jeudi des violences policières et des détentions "à grande échelle" au Bélarus après l'élection présidentielle controversée de dimanche, appelant la communauté internationale à "faire pression" sur ce pays.

"Nous sommes scandalisés par la violence policière envers les manifestants pacifiques et les journalistes", déclarent ces experts indépendants, mandatés par les Nations unies mais dont l'avis n'engage pas l'organisation internationale. "Nous appelons la communauté internationale à renforcer la pression sur le gouvernement du Bélarus pour qu'il cesse d'attaquer violemment ses propres citoyens qui exercent leurs droits fondamentaux", ont-ils déclaré dans un communiqué. Depuis dimanche soir, des manifestations anti-gouvernementales au Bélarus sont violemment réprimées. Les protestataires dénoncent la réélection dimanche, qu'ils jugent frauduleuse, d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans et crédité de 80% des voix. 6.700 personnes ont été arrêtées depuis lors. "La réponse des forces de sécurité aux manifestations pacifiques a été très dure, avec un recours fréquent à une force excessive, inutile et aveugle. Quelque 300 personnes ont été blessées et deux décès ont été signalés", souligne leur communiqué, selon lequel "le bilan réel pourrait être plus élevé" en l'absence d'informations sur le sort de dizaines de personnes appréhendées. "Les autorités ne semblent intéressées que par la dispersion rapide des manifestations et l'arrestation du plus grand nombre de personnes possible", ajoutent-ils, en faisant état de vidéos montrant "des policiers anti-émeute et des hommes en civil battant aveuglément des passants, y compris des mineurs et des ambulanciers volontaires". "De nombreux détenus auraient été battus ou autrement maltraités pendant leur détention", indiquent aussi les experts dans le communiqué. Qualifiant de "crédibles" les "rapports faisant état d'irrégularités systématiques et de violations des normes électorales internationales" lors de la présidentielle, ces experts s'alarment aussi des atteintes à la liberté d'expression et d'information : blocages de sites en ligne, Internet perturbé, journalistes pris pour cibles. Selon eux, "au moins 50 journalistes, blogueurs, défenseurs des droits humains et militants ont été arrêtés et harcelés ces dernières semaines, et plusieurs font l'objet d'enquêtes criminelles pour avoir prétendument incité à des troubles publics". (Belga)

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