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Dopage: les autorités russes doivent encore accepter le rapport McLaren

Le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), Craig Reedie, a rappelé mercredi que les autorités russes devaient toujours accepter les conclusions du rapport McLaren sur un système de dopage institutionnel pour sortir de la crise et retrouver la confiance du monde sportif.

Cette reconnaissance par Moscou des conclusions du rapport du juriste canadien Richard McLaren sur l'existence d'un système institutionnel de dopage entre 2011 et 2015, avec la complicité notamment du ministère russe des Sports, est l'une des deux dernières conditions pour que l'agence nationale russe, Rusada, soit réintégrée parmi les agences conformes au code mondial antidopage de l'AMA.

"Il est juste dommage qu'il faille autant de temps aux autorités russes pour rendre cela possible", a déclaré Craig Reedie, à l'ouverture d'un symposium de l'AMA à Lausanne.

"Il y a une feuille de route qui est claire", a-t-il rappelé, tout en soulignant les "progrès significatifs de Rusada sous sa nouvelle direction, avec notre soutien". L'agence a été autorisée par l'AMA à mener à nouveau des programmes de contrôle, sous supervision internationale.

- "négociations" -

"Les premiers perdants (...) ce sont les athlètes russes. Leur participation à des compétitions majeures continuera d'être remise en question" tant que Rusada ne sera pas réintégrée, a-t-il prévenu. La Russie a été exclue des jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang, seule une sélection d'athlètes neutres, triés sur le volet, ayant été acceptée par le Comité international olympique (CIO).

Le retour de Rusada parmi les agences conformes est aussi une condition pour que la Russie soit réintégrée au sein de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).

"Si l'AMA ne peut pas dire que la Russie a une agence nationale antidopage conforme, le reste du monde ne sera pas convaincu qu'un vrai changement a eu lieu", a poursuivi Craig Reedie, à moins de trois mois de la Coupe du monde de football en Russie.

L'AMA réclame aussi d'avoir accès au laboratoire antidopage de Moscou et aux échantillons qui s'y trouvent, une condition toujours pas remplie.

"Nous avons proposé à quatre reprises de travailler avec le comité d'enquête russe, sans réponse. Il est temps que la situation change", a aussi déclaré Craig Reedie.

Présent à l'une des tables rondes sur la reconstruction de l'antidopage en Russie, le nouveau directeur général de Rusada, Iouri Ganous, a exposé la nouvelle organisation de son agence, en multipliant les gages d'indépedance et de transparence.

Il a insisté sur le besoin de "changer de culture" en Russie.

Mais sur la reconnaissance du rapport McLaren, "cette question ne dépend pas de nous", a-t-il souligné.

"Nous faisons de notre mieux. Mais comprenez-moi, c'est une question pour les représentants de l'Etat", a-t-il insisté lors d'un point presse improvisé en marge du symposium. "Et c'est avant tout une question de négociations", a expliqué M. Ganous.

Les autorités russes ont toujours refusé d'accepter les conclusions de ce rapport, en réfutant avec constance la dimension institutionnelle du système de dopage.

Réélu dimanche pour un nouveau mandat de six ans, le président russe Vladimir Poutine a promis mardi de continuer à défendre "l'honneur sportif de la Russie".

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