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Nouveau record de détenus dans les prisons françaises, avec 70.367 personnes incarcérées

Le nombre de détenus a atteint un nouveau record au 1er avril, avec 70.367 personnes incarcérées dans les prisons françaises qui souffrent d'une surpopulation chronique, selon des chiffres officiels publiés jeudi.

"La population en détention franchit de nouveau le seuil des 70.000 détenus, à 70.367", a indiqué la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP) dans un communiqué. Le précédent record datait du 1er avril 2017, avec 70.230 personnes incarcérées. Ce chiffre était ensuite retombé sous les 70.000.

La capacité des établissements pénitentiaires français pour accueillir ces détenus étant de 59.459 places, le taux d'occupation atteignait en moyenne au début du mois 118% (contre 119,7% au 1er avril 2017). Mais dans les maisons d'arrêt, où sont détenues les personnes en détention provisoire et les personnes condamnées dont la peine n'excède pas deux ans, ce taux atteint 143%. Il grimpe à environ 200% pour la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne.

Le nombre des matelas au sol est en baisse, passant de 1.883 il y a un an à 1.628.

La hausse du nombre de détenus s'explique en grande partie par l'augmentation du nombre de personnes en attente de jugement (20.852), au plus haut depuis 12 ans. "Le nombre des mineurs et des femmes ne cesse de croître", ajoute la DAP. Il y avait 872 mineurs en prison le 1er avril et 3.157 femmes.

L'annonce de ce record tombe la veille de la présentation en Conseil des ministres du projet de réforme de la justice, qui inclut la profonde réforme du système des peines annoncée par Emmanuel Macron en mars. Ce projet proscrit les détentions courtes mais garantit l'application de celles de plus d'un an, tout en multipliant les alternatives en milieu ouvert. Par ailleurs, le président est revenu sur une promesse de campagne: l'objectif n'est plus de 15.000 nouvelles places de prison mais de 7.000 places d'ici 2022.

Ces annonces sont intervenues deux mois après le plus important mouvement des surveillants depuis 25 ans. Ils s'étaient mobilisés au mois de janvier pour dénoncer leurs conditions de travail, après l'agression de l'un de leurs collègues par un détenu jihadiste à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).

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