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Les raids se sont multipliés jeudi soir dans la province d’Idlib (Syrie), certains ont déjà tout perdu: "Ma fille de 5 ans a été tuée"

Bachar El Assad et son allié russe préparent une offensive de grande ampleur à Idlib. Outre les djihadistes, la province accueille aussi des centaines de milliers de personnes qui ont fui les combats. L’ONU redoute une catastrophe humanitaire. Reportage d’Olivia François.

Les présidents iranien, turc et russe sont réunis à Téhéran ce vendredi pour aborder la province d’Idlib, dernier bastion djihadiste en Syrie.
Dans la journée, on attend aussi sur le sujet une réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Les raids se sont multipliés hier dans le sud-est de la province. Déterminé à reprendre l’ensemble du territoire, le régime syrien a bombardé sans relâche des cibles djihadistes. Le président Bachar Al Assad peut compter sur l’appui de ses alliés, Téhéran et Moscou, comme en témoignent les images diffusées par l’armée russe.
Craignant un ultime assaut, de nombreux syriens fuient la région vers le nord, près de la frontière avec la Turquie, soutien indéfectible des rebelles…


Certains ont déjà tout perdu

"Les bombardements sont fous et aléatoires. Ils ne font pas de distinction entre civils et hommes armés. Ils bombardent des mosquées et d'autres endroits. La situation est catastrophique", témoigne Abou Naser, déplacé syrien du village d'al-Tah.

Certains ont déjà tout perdu, comme ce père de famille dont la maison a été prise pour cible. "J'ai une fille appelée Asmaa al-Ali. Elle a été tuée sur les lieux de l'attaque. Elle avait 5 ans. Nous sommes venus ici et nous sommes maintenant sans abri", raconte Ali Chahine, déplacé syrien de la banlieue sud de la province d'Idlib.

Dans les camps de réfugiés, on se prépare au pire. 3 millions d’habitants vivent dans la province d’Idlib et ses environs. La moitié seraient déjà des déplacés selon l’ONU.


Un exode qui inquiète

La Turquie pourrait se retrouver face à un afflux massif de réfugiés. Un exode qui pose aussi question en termes de sécurité.

"Vous pourriez avoir des jihadistes, Syriens ou étrangers, qui étaient à Idlib, et sont entrés en Turquie, qui pourraient déstabiliser ou menacer la sécurité nationale turque, ou utiliser la Turquie comme une base pour voyager vers des pays tiers", explique Sam Heller, expert à l'International Crisis Group.

Les hôpitaux sont également en alerte et craignent d’être vite dépassés. Ce vendredi, les présidents russes et iraniens doivent sceller le sort de la région. La Turquie devrait proposer, de son côté, un plan d’évacuation des groupes armés. Les Nations Unies craignent un bain de sang et une catastrophe humanitaire inédite depuis le début du conflit.

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