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Dangereux affrontement entre la Turquie et le régime syrien dans la région d'Idleb: des soldats morts dans les deux camps

Depuis plusieurs semaines, les troupes du régime syrien de Bachar Al-Assad, soutenue par des bombardements russes, progressent dans la province d'Idleb, région du nord-ouest de la Syrie toujours tenue par des jihadistes, notamment issus d'une ex-branche d'Al Qaïda. Cette région n'est pas très éloignée de la Turquie. Ce lundi, quatre soldats turcs ont été tués par des tirs d'artillerie du régime syrien, a indiqué la Turquie ajoutant qu'elle avait riposté et tué "entre 30 et 35 soldats syriens", des chiffres communiqués par son président Recep Tayyip Erdogan. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) cite, lui, le chiffre de 6 soldats syriens.

"Les forces turques ont tiré des dizaines de roquettes lors d'une attaque de représailles qui s'est poursuivie jusqu'à l'aube contre les forces du régime au sud de la ville de Saraqeb", a indiqué l'OSDH. "Six soldats du régime ont été tués et plus de 20 autres blessés", a ajouté cette ONG qui dispose d'un large réseau de source dans le pays en guerre.

La Turquie a déployé des militaires dans 12 postes d'observation dans la région d'Idleb dans le cadre d'un accord conclu avec la Russie visant à faire cesser les violences dans ce dernier bastion dominé par des jihadistes et des rebelles en Syrie.

Mais les forces du régime de Bachar al-Assad, appuyées par Moscou, ont intensifié depuis plusieurs semaines leur offensive dans cette province, multipliant les bombardements meurtriers.

"Quatre de nos frères d'armes sont tombés en martyrs et neuf ont été blessés, dont un grièvement, par des tirs d'artillerie nourris des forces du régime", a déclaré le ministère turc de la Défense tôt lundi dans un communiqué.

Le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, a lui aussi affirmé que l'armée turque avait répliqué, et averti que "les coupables (de leur mort) rendront des comptes". Et le président turc a demandé à la Russie de ne pas entraver la "riposte" turque.

La moitié de la province d'Idleb mais aussi des territoires adjacents dans celles d'Alep, Hama et Lattaquié, sont dominés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, ex-branche d'Al-Qaïda. La région abrite aussi d'autres groupuscules jihadistes mais aussi des rebelles anti-régime affaiblis

Fort du soutien de Moscou et de l'Iran, le régime syrien a enchaîné ces deux dernières années les victoires contre les rebelles et les jihadistes et contrôle désormais plus de 70% du territoire national, après la reconquête de pans de territoire perdus après le début de la guerre en 2011, selon l'OSDH.

Déclenché il y a bientôt neuf ans, le conflit en Syrie a fait plus de 380.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

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