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Tensions en vue: Donald Trump s'en prend avec virulence à Emmanuel Macron

Donald Trump s'en prend à Emmanuel Macron et à l'Europe. Alors que les deux chefs d'Etats doivent se retrouver ce samedi matin avant les commémorations de la grande guerre, Donald Trump s'en est pris avec virulence au président français et à l'Europe dans un tweet. Il réagissait à la proposition d'Emmanuel Macron de créer une "véritable armée européenne".

Emmanuel Macron accueille samedi matin à Paris un Donald Trump particulièrement remonté pour un entretien entre deux dirigeants aux vues radicalement divergentes sur la politique internationale, avant une rencontre à forte portée symbolique avec Angela Merkel à Rethondes, sur les lieux de l'armistice de 1918. Le président des Etats-Unis est attendu vers 10h00 GMT dans la cour de l'Elysée où l'accueillera son homologue français. Les deux hommes devraient prononcer quelques mots à la presse avant de s'enfermer pour un échange en tête à tête qui pourrait être orageux.

Macron plaide pour une armée européenne

En effet, malgré le cadre général de cet entretien - la commémoration du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale - qui devrait théoriquement poser un vernis d'aménité sur la rencontre, Donald Trump a attaqué bille en tête Emmanuel Macron dès son atterrissage en France vendredi soir, dans un de ces tweets ravageurs dont il a le secret. "Le président Macron vient de suggérer que l'Europe construise sa propre armée pour se protéger contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie", a-t-il écrit au moment même où Air Force One atterrissait près de Paris. "Très insultant mais peut-être que l'Europe devrait d'abord payer sa part à l'OTAN que les Etats-Unis subventionnent largement!", a-t-il ajouté. Il faisait semble-t-il référence aux déclarations mardi de M. Macron, qui a appelé de ses voeux la création d'une "véritable armée européenne" pour mieux protéger le Vieux Continent. "On ne protègera pas les Européens si on ne décide pas d'avoir une vraie armée européenne", a plaidé le président français. Il faut "nous protéger à l'égard de la Chine, de la Russie et même des Etats-Unis", a-t-il dit, en évoquant la décision américaine de se retirer d'un traité de désarmement nucléaire datant des années 80.

Divergences de points de vue

Une grande partie de l'Europe s'abrite sous le bouclier américain depuis l'après-guerre, sans payer un prix satisfaisant pour Donald Trump. Depuis son élection, Emmanuel Macron plaide constamment pour un renforcement européen de la Défense, la France mettant justement en avant l'incertitude stratégique provoquée par les positions de Donald Trump. Plus largement, cette saillie illustre les désaccords politiques profonds qui opposent les deux hommes, sur l'environnement, le nucléaire iranien, les relations commerciales, et d'une manière générale, sur la gouvernance des affaires du monde, pour laquelle M. Macron défend le multilatéralisme, honni par M. Trump. M. Macron a d'ailleurs organisé dimanche un grand forum international sur la gouvernance mondiale qui, schématiquement, servira de tribune en faveur du multilatéralisme, et donc, en creux, à dire du mal de la politique étrangère américaine de M. Trump.

Un planning chargé

Ce dernier sera absent de cette enceinte, préférant se rendre au cimetière américain de Suresnes, près de Paris. Après la rencontre, la première dame américaine Melania Trump arrivera vers 11h00 GMT et les deux couples présidentiels déjeuneront ensemble à l'Elysée avant de se séparer pour l'après-midi. Le président américain devrait se rendre dans le nord de la France au cimetière américain du Bois Belleau, tandis que M. Macron prendra le chemin d'une clairière près de Compiègne, au nord de Paris, pour y retrouver la chancelière Angela Merkel pour une cérémonie très symbolique. C'est ici que le 11 novembre 1918 fut signé dans un wagon restaurant l'armistice scellant la fin de la Première Guerre mondiale, qui fit 18 millions de morts. Dans la soirée, les Macron, Trump, Merkel, et plusieurs autres dignitaires se retrouveront au Musée d'Orsay à Paris, pour une visite de l'exposition consacrée à Picasso et un dîner protocolaire sur place, avant la grande cérémonie de dimanche matin sous l'Arc de Triomphe en présence de plusieurs dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement, point d'orgue des commémorations.

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