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Irwin, 46 ans, informaticien de La Louvière, a déclenché le bouton orange Alertez-nous pour nous évoquer son problème. Ses parents, originaires du Namurois, vivent depuis 5 ans à Tregastel, en Bretagne où ils ont décidé de passer leur retraite. La dernière fois qu’Irwin les a vus, c’était au moins d’août, lors d’une visite effectuée l’été dernier, quand les mesures sanitaires liées à la pandémie du coronavirus étaient assouplies. "Nous avons ensuite "zappé" les fêtes de fin d’année, en nous disant qu’on se reverrait à la période des congés de carnaval, et que vu les circonstances, c’était préférable", commente l’internaute. Le temps est venu et Irwin s’impatiente.
"Un moral en berne et des problèmes de santé qui s'accumulent"
D'autant plus que leur fils est le seul membre de la famille qui vit "à proximité". Âgés de 74 ans, Willy et Chantal ont également une fille, qui vit depuis plus de 10 ans au Québec et qui n’est plus revenue en Europe depuis la célébration de leurs 50 ans de mariage en novembre 2019.
Irwin est récemment devenu très anxieux pour ses parents. Il nous confie : "Ils sont seuls. Ils n’ont personne, ils n’ont pas trop le moral ces derniers temps et quelques problèmes de santé… J’aimerais leur rendre visite. Je ne veux pas faire du tourisme, de toutes façons, tout est fermé là-bas aussi, mais j’aimerais juste prendre soin d’eux pendant quelques jours. Je ne dirai pas que ce voyage est touristique, mais que c'est un séjour familial essentiel."
De leurs côtés, Willy et Chantal ont proposé de prendre la route et de rejoindre leur fils en Belgique, mais pour Irwin, cette suggestion est hors de question. "Rouler plus de 7 heures en voiture, à leur âge, c’est de la folie", estime Le Louviérois, qui craint que ses parents ne fassent un accident.
Pour garder contact, Irwin effectue 1 à 2 visioconférences avec eux par semaine. "Mais ce n’est pas la même chose", nous décrit-il.
Irwin peut-il se rendre en France pour s’enquérir de la santé de ses parents et s’occuper d’eux pendant quelques jours ?
La réponse du centre de crise Coronavirus
Nous avons contacté le porte-parole du centre de crise Coronavirus, Antoine Iseux et lui avons exposé le cas d’Irwin.
Celui-ci nous rappelle que le Comité de concertation a décidé d'interdire temporairement les voyages récréatifs/touristiques à destination et en provenance de la Belgique, mais que dans ce cas-ci, si la santé des parents de cet internaute est fragilisée, il peut réaliser un déplacement pour leur venir en aide. "Mais attention, il ne faut pas croire que c’est "Open bar", prévient-il. "On ne voyage pas si aucune raison essentielle ne peut être invoquée."
Deux pays, deux protocoles différents à suivre
Le porte-parole nous informe qu’Irwin devra se conformer aux règles des deux pays qu’il va traverser, la Belgique et la France.
Et de rappeler que pour rentrer en France, Irwin devra réaliser un test Covid au moins 72 heures avant son départ, qui doit s’avérer être négatif et se munir d’une preuve de celui-ci qu’il pourra à tout moment montrer aux autorités françaises, en cas de contrôle. Irwin devra aussi respecter le couvre-feu imposé dès 18h.
En Belgique, Irwin devra remplir avant son départ le formulaire de la déclaration sur l’honneur et y cocher la quatrième case, à savoir "un voyage effectué pour des motifs humanitaires". Cette raison stipule que le déplacement est réalisé "pour des motifs médicaux ou la poursuite d'un traitement médical, un déplacement pour fournir une assistance ou des soins à une personne âgée, mineure, handicapée ou vulnérable, une visite dans le cadre de soins palliatifs…"
Comme son voyage dépassera les 48 heures, Irwin compte y rester 5 jours, il devra remplir le formulaire Passenger Location Form dans les 48 heures avant son arrivée en Belgique, respecter une quarantaine d’une semaine à son retour et faire un test PCR, le premier jour et le septième jour de la quarantaine avant de pouvoir retourner éventuellement sur son lieu de travail s’il ne peut pas faire du télétravail.
Attention, sachez que la case regroupement familial stipulée dans le formulaire de la déclaration sur honneur concerne uniquement l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers, relatif à la loi du 15 décembre 1980. Et que cela concerne plus généralement des demandeurs d’asile étrangers. Et le porte-parole de détailler : "Le gouvernement a estimé que ce n’est pas parce que nous avons une pandémie que par exemple, des enfants étrangers éloignés de leurs parents pour une raison quelconque devraient attendre la fin de la pandémie pour se retrouver."
