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Une personne choquée par une pub porno sur son fil Facebook: "Les publicitaires ont plus d'autorisation que d'autres?"

L'entreprise américaine contrôle les publications des utilisateurs. Mais le fait-elle aussi pour les publicités ?

Les contenus publiés par les utilisateurs sur Facebook réclament une surveillance par les algorithmes informatiques et les équipes de modérateurs humains du premier réseau social du monde. La pression s'est accrue ces dernières années sur le géant américain accusé de ne pas en faire assez dans ce domaine, notamment vis-à-vis de contenus ultra-violents, haineux, terroristes ou encore pornographiques à l'influence néfaste, en particulier sur les plus jeunes.

Mais qu'en est-il des publicités ? Assurant la formidable richesse de l'entreprise, elles sont des millions à inonder chaque jour les fils d'actualité des utilisateurs du monde entier. Sont-elles contrôlées à l'instar de ce qui se fait dans les médias audiovisuels ? C'est la question que s'est posée une personne en tombant par deux fois en quelques jours sur une publicité intitulée "Aventure pour un soir". Celle-ci invite à installer une application, probablement de rencontres, avec le slogan "Préparez-vous à passer un bon moment ensemble". Elle est accompagnée d'une image explicite à caractère pornographique.

Indignée, cette personne a pressé le bouton orange Alertez-nous pour exprimer son interrogation. Les publicités bénéficient-elles d'une impunité sur Facebook ? "Je ne comprends pas qu'une publicité de ce genre puisse apparaître sur Facebook alors que je l'ai déjà signalée une première fois, je la vois à nouveau dans mon fil d'actualité. Alors qu'une banale photo est susceptible d'être CENSURÉE de manière immédiate, tandis qu'une photo montrant une femme dont le visage est recouvert de sperme n'a pas du tout un caractère pornographique.... Peut-être que les publicitaires ont plus d'autorisation que certains autres. Deux poids, deux mesures sans doute",  regrettait cette personne.

Comme les "posts" des particuliers, les publicités sont bel et bien soumises à contrôle. Facebook vérifie qu'elles respectent les règles publicitaires qu'il a édictées. "Lorsque les annonceurs passent commande, chaque publicité est examinée par rapport à ces règles", assure l'entreprise sur sa page consacrée aux règles publicitaires. "En général, la majorité des publicités sont examinées dans un délai de 24 heures", peut-on lire sur cette page.

"Au cours du processus d’examen des publicités, nous vérifions les images, le texte, le ciblage et la position de votre publicité, ainsi que le contenu de la page de destination associée. Votre publicité risque de ne pas être approuvée si le contenu de la page de destination n’est pas totalement fonctionnel, ne correspond pas au produit ou service présenté dans votre publicité, ou ne respecte pas entièrement nos règles publicitaires", explique l'entreprise.

Parmi les contenus interdits figurent les contenus "pour adultes". "Cela inclut les scènes de nudité, les représentations de personnes dans des positions explicites ou suggestives et les activités qui sont excessivement suggestives ou sexuellement provocatrices", détaille Facebook qui donne quelques exemples d'images interdites. On constate que les règles en matière de contenu à caractère sexuel sont très sévères.

Pourtant la photo publicitaire qui fait l'objet de cet article est beaucoup plus "trash" que celles montrées par Facebook. Comment est-elle passée entre les mailles du filet ? L'algorithme qui analyse l'image n'a pas été apte à détecter le caractère pornographique de l'image. Il est vrai que cette image, pris dans un autre contexte, pourrait avoir une signification non sexuelle. Cependant, au vu des exemples montrés ci-dessus, il semble que le système soit capable de prendre en compte des images suggestives sans être explicites.

N'y a-t-il pas eu de contrôle humain ? Peut-être pas ou peut-être que le modérateur, qui a sans doute un grand nombre de publicités à vérifier chaque jour, n'a pas été attentif. Difficile de savoir car Facebook ne détaille guère ses procédures internes.

Quoiqu'il en soit, la publicité a été supprimée depuis son apparition sur le fil d'actualité de la personne qui nous a contactés. Probablement suite à des signalements d'utilisateurs. Facebook compte en effet énormément sur l'appui de ceux-ci pour combler les lacunes de son filtrage. Reste que la personne qui a pressé le bouton orange Alertez-nous affirme avoir signalé la publicité à Facebook. Là aussi, il est à craindre que les signalements pleuvent et qu'il est ardu pour les contrôleurs de tous les consulter. Dès lors, c'est la responsabilité de l'entreprise américaine qui est remise en question et qui a été maintes et maintes fois évoquée ces dernières années. Dépassée par son colossale succès, mais générant des recettes à la hauteur de ce succès, la société de Mark Zuckerberg doit probablement investir davantage dans le contrôle des contenus diffusés sur sa plateforme.

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