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L'Espagne, nation émergente du football féminin, s'est qualifiée pour la première fois pour les demi-finales d'un Mondial, en battant les Pays-Bas vice-champions du monde en titre (2-1 ap), au terme d'une rencontre à rebondissements, vendredi à Wellington.
La Roja rencontrera la Suède, victorieuse en quart du Japon 2-1, mardi, pour prolonger son rêve de remporter un premier titre majeur.
Les Espagnoles, l'une des plus jeunes sélections de la compétition, ont évité le hold-up des Néerlandaises grâce à un but en prolongation (111e) de Salma Paralluelo, 19 ans.
L'attaquante du FC Barcelone a débloqué le match quelques secondes après une balle de qualification ratée par Lineth Beerensteyn pour les Oranje.
"Salma est une joueuse avec un énorme potentiel et elle n'a pas atteint son meilleur niveau", a souligné le sélectionneur espagnol Jorge Vilda.
"On a toujours rêvé de vivre quelque chose comme ça. Mais on ne va pas s'en arrêter à là (...) C'était un match avec beaucoup d'émotions, de décisions de la VAR. Et le but de Salma... c'était du bonheur à l'état pur", a poursuivi l'entraîneur.
"Mon pronostic, c'est que l'Espagne va atteindre la finale, et le deuxième candidat, ça aurait pu être nous (...) C'est une excellente équipe", a reconnu son homologue néerlandais, Andries Jonker.
Le scénario paraît cruel pour les Pays-Bas qui, bien que dominés, ont montré du caractère pour égaliser durant le temps additionnel du temps réglementaire, par Stefanie van der Gragt (90e+1).
La Roja avait ouvert le score un peu plus tôt par Mariona Caldentey, sur penalty (81e).
- Interventions de la VAR -
Après les Etats-Unis, l'Allemagne, le Brésil, ou le Canada, la compétition dit adieu à un nouveau cador, qui avait atteint la finale en 2019 (perdue face aux Etats-Unis).
Portée par la professionnalisation de ses clubs, l'Espagne illustre le développement récent du foot féminin, où l'écart de niveau entre les nations établies de longue date et leurs concurrentes s'est considérablement réduit.
Mouvement, contre-pressing, possession... Les Ibériques ont étalé leur supériorité technique durant la partie, malgré la présence sur le banc de la double Ballon d'or en titre Alexia Putellas (entrée à la 100e).
Mais leur absence de réussite, incarnée par Alba Redondo qui a touché deux fois le poteau sur la même action (17e), a laissé dans le match des Néerlandaises qui ont tenté de faire fructifier leur patience en toute fin.
La rencontre s'est emballée dans la dernière demi-heure, où les deux équipes ont semblé au bord du K-O.
L'arbitre française Stéphanie Frappart a d'abord signalé un penalty (62e) en faveur des Oranje, avant de se déjugeraprès l'intervention de l'assistance vidéo (VAR).
La VAR a plus tard signalé un penalty, cette fois pour l'Espagne, pour une main de Stefanie van der Gragt, malheureuse sur l'action. La Barcelonaise Caldentey l'a transformé avec l'aide du poteau.
- La fin héroïque de Van der Gragt -
Van der Gragt avait les deux pieds en dehors de la surface de réparation, mais pas sa main, pour quelques centimètres.
La défenseure (107 sélections) disputait à 30 ans sa dernière compétition comme joueuse, avant de rejoindre la saison prochaine l'encadrement de l'équipe féminine d'Alkmaar, le club de ses débuts.
Mais la joueuse ne comptait pas tirer sa révérence comme ça: dans le temps additionnel (90e+1), elle a égalisé d'un but digne d'une attaquante, face à la gardienne Cata Coll.
"C'est dur maintenant", a-t-elle concédé après l'élimination.
"Nous avons eu une chance en prolongation, et nous n'avons pas marqué. Elles ont eu une chance et elles ont marqué. C'est le foot", a-t-elle concédé.
Cette fin pleine de coups de théâtre a relancé les Néerlandaises, qui par Beerensteyn, ont eu l'occasion de passer devant au tableau d'affichage durant la prolongation.
C'est finalement l'Espagne qui aura eu le dernier mot, et qui jouera la demi-finale. Sans la milieu Oihane Hernandez, qui a reçu un carton jaune face aux Pays-Bas et sera suspendue.