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Un cheikh discret derrière l'offre de rachat de Manchester United

Le cheikh qatari qui cherche à prendre le contrôle de Manchester United est le fils discret de l'un des hommes les plus riches du Golfe, ayant accès aux milliards de dollars requis pour faire aboutir son offre.

Cheikh Jassim ben Hamad al-Thani dispose aussi du sens de la discipline et de la réserve nécessaires pour rallier l'élite de ce petit État gazier qui est derrière sa candidature.

"S'il a rendu cette candidature publique, vous pouvez être sûr que tout le monde, à commencer par l'émir, veut que ça marche", souligne le responsable d'une multinationale qui travaille avec le pays depuis des décennies.

"Le Qatar a organisé la Coupe du monde et doit maintenant suivre", ajoute-t-il sous couvert d'anonymat, les commentaires publics n'étant pas toujours bien accueillis au Qatar.

Les médias qataris se sont contentés samedi de rapporter l'offre, en citant le communiqué publié par le service de cheikh Jassim.

L'opération pourrait coûter plus de 5 milliards de dollars, selon la presse britannique, mais le communiqué ne précise pas d'où viendrait l'argent.

Présenté comme "un fan de longue date de Manchester United", cheikh Jassim est étroitement lié aux personnalités ayant fait du Qatar l'un des principaux investisseurs dans le monde.

Issu de la famille des Al-Thani, qui domine la vie politique et économique du pays, il préside la Qatar Islamic Bank (QIB) depuis des années et est diplômé de Sandhurst, l'académie militaire britannique.

- Appuis au Qatar -

Né en 1982, l'année de la création de la QIB, cheikh Jassim rejoint très jeune le conseil d'administration de la banque, qui deviendra sous sa présidence une institution financière islamique de premier plan, proposant des produits conformes à la charia et disposant d'agences réservées aux femmes.

L'établissement a également contribué à la construction de gigantesques centres commerciaux, les rares commentaires publics de son président soulignant l'engagement de l'institution en faveur de la "diversification" de l'économie qatarie, dépendante des hydrocarbures.

La QIB, dont les actifs s'élèvent à 50 milliards de dollars, a annoncé en 2022 des bénéfices de plus d'un milliard de dollars, en hausse de plus de 12% sur un an.

Cheikh Jassim ben Hamad al-Thani a aussi siégé jusqu'en 2017 au conseil d'administration du Crédit Suisse, dont Qatar Investment Authority, le fonds souverain du pays, est le deuxième plus gros actionnaire.

Le potentiel futur patron du club anglais est l'un des quinze enfants de cheikh Hamad ben Jassim ben Jaber al-Thani, Premier ministre du Qatar de 2007 à 2013.

Cheikh Hamad, souvent désigné par ses initiales HBJ, a créé le fonds souverain à l'origine du rachat du Paris Saint-Germain et de monuments londoniens comme le grand magasin Harrods et le gratte-ciel Shard.

Il était proche de l'ancien émir et père de l'émir actuel, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, qui a joué un rôle déterminant dans l'essor du Qatar dans le monde du sport.

L'ancien Premier ministre, qui est à la tête d'un empire commercial ayant fait de lui un milliardaire, est lui aussi connu pour être un passionné de football.

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