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Mondial féminin de basket: l'ombre de Griner sur la sélection américaine

"C'est vraiment, vraiment lourd." Le Mondial des Américaines se dispute dans l'ombre de leur coéquipière Brittney Griner, star du basket, condamnée début août en Russie à neuf ans de prison pour trafic de cannabis.

"BG", âgée de 31 ans, aurait dû participer à la quête d'une quatrième couronne mondiale de rang pour "Team USA": double championne olympique (2016 et 2021) et double championne du monde (2014 et 2018), la pivot de 2,06 m est l'une des meilleures joueuses du monde. Draftée en première position en 2013 par le Mercury Phoenix, elle est l'une des rares femmes à pouvoir "dunker".

"Une joueuse incroyable, dominatrice, offensivement et défensivement. Elle apporte tellement sur le parquet. C'est aussi une belle personne. Elle nous manque" a déclaré à l'AFP Kahleah Copper.

L'ailière américaine et ses coéquipières n'ont effectué aucune action publique en soutien à Griner, jeudi avant ou après leur entrée en lice victorieuse contre la Belgique (87-72).

Mais la veille, la fédération américaine avait annoncé qu'aucune joueuse ne porterait pendant la compétition le maillot siglé du numéro 15, celui de "BG", arrêtée en février à Moscou en possession d'une vapoteuse contenant du liquide à base de cannabis.

Griner, venue en Russie jouer avec Ekaterinbourg pendant l'intersaison de WNBA, a reconnu avoir été en possession de cette substance, affirmant toutefois l'avoir introduite dans le pays par inadvertance et l'utiliser légalement aux Etats-Unis comme anti-douleur. Condamnée à neuf ans de prison le 4 août, elle a fait appel.

Le retrait temporaire du N.15 "sera une première façon de lui rendre hommage et de la garder dans nos pensées" a expliqué la sélectionneuse Cheryl Reeve à l'AFP lors d'une visioconférence.

- "Maintenir la pression" -

Pour la sélectionneuse, l'incarcération de Griner est un poids "lourd, vraiment lourd" pour les Américaines, qui l'ont "dans leurs têtes tous les jours".

"Il faut juste essayer de rester fortes pour elle et de faire ce que nous pouvons", a poursuivi Reeve, qualifiant Brittney Griner d'"âme douce, tout simplement pleine d'amour".

Elle a précisé que les Américaines avaient pu communiquer avec elle par e-mail et lui envoyer des "messages d'amour, de soutien et d'encouragements".

L'internationale française Gabby Williams, née aux Etats-Unis, envoie également des courriels à Griner, avec qui elle partage "le même agent".

"Je pense à elle tout le temps. On n'est pas vraiment proches mais on se connaît. C'est dur, je pense qu'elle est une soeur pour tout le monde en WNBA", a ajouté l'arrière des Bleues.

"On essaie de faire ce qu'on peut mais on ne peut pas faire beaucoup. On essaie d'être là pour sa femme et pour sa famille, on essaye d'en parler auprès des médias" a-t-elle poursuivi.

La capitaine américaine, Breanna Stewart, a estimé de son côté que la "meilleure chose à faire" pour Team USA était "de remporter la médaille d'or pour elle et de la placer au centre de toutes nos actions".

"Durant ces 10 jours (de compétition) mais même au-delà. Il faut maintenir la pression pour s'assurer que son cas reste sous le feu des projecteurs jusqu'à son retour. Elle nous manque" a-t-elle ajouté.

L'éventuel rapatriement de Griner fait toujours l'objet de discussions entre dirigeants américains et russes dans le cadre d'un éventuel échange de prisonniers. Le président américain Joe Biden a rencontré la semaine dernière Cherelle Griner, la femme de Griner.

"Le président Biden fait ce qu'il a à faire pour la ramener à la maison, a estimé Copper, l'arrière de la sélection. Elle est clairement dans nos pensées et nous prions pour elle."

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