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Au Mont-de-piété à Bruxelles, le prêt sur gage attire de plus en plus de monde: comment ça marche ?

Marie nous dévoile le contenu de sa voiture et le coffre est surchargé : coupes en cristal, peaux de bêtes, ou vieille balance, l'arrière de la voiture de Marie est plein de surprises. Avec Céline, elles ont pris la route ce matin depuis Seraing, près de Liège. L'espoir des deux amies : retirer de ces objets un maximum d'argent. "Au minimum 5.500€", note Céline. Pénétrer dans le Mont-de-piété bruxellois, c'est une première pour Marie.

Le prêt sur gages est à la mode

Les deux pensionnées découvrent cette enfilade de guichets. Olivier est l'expert qui va déterminer combien vaut leur petit trésor : les 5.000 euros, c'est pour aider d'autres personnes. 

Le prêt sur gages a du succès, de plus en plus ces derniers mois : l'emprunteur dépose son objet et repart avec de l'argent. Tous ces biens mis en gage, vous ne les verrez pas : ils sont entreposés quelque part dans le bâtiment, hautement sécurisé. Tableaux de valeur, bouteilles de vins grands crûs, bijoux hors de prix, ce sont des dizaines de millions d'euros d'objets stockés à l'abri des regards.

Cette précieuse réserve abrite des bijoux qui appartiennent à Edith, une habituée de l'endroit. "C'est très bien pour des personnes qui ont besoin d'argent", explique-t-elle. "Les gens déposent leurs biens, ils reçoivent de l'argent et après les 6 mois, ils viennent les récupérer". Pour récupérer un bracelet, Edith doit rembourser sa dette en payant un peu d'intérêts, 3.25% les six premiers mois de l'emprunt.

L'institution fait parfois des déçus

Pour Céline et Marie, l'estimation des objets ne prend pas tout à fait la tournure espérée et les refus s'enchaînent. "Ce qui nous fait décider, c'est une revente éventuelle", explique l'expert. "Si madame ne sait pas rembourser le prêt, nous devons revendre ces objets et s'ils sont invendables, on ne va pas les prendre, car nous n'aurons pas notre argent en retour". Finalement, elles en auront pour une centaine d'euros : bien moins que les 5.000 espérés.

Quand les propriétaires ne remboursent pas, les objets terminent aux enchères. Les amateurs, en salle, par téléphone ou par Internet, enchaînent les enchères. Le Mont-de-piété reverse une partie du montant de la vente au propriétaire.

Jean-Jacques, tendu, attend un certain lot. Lydia, au premier rang, en attend un autre. Quelques heures avant la vente, ces deux personnes ont été rencontrées par nos équipes dans la salle où sont exposés les objets qui seront mis aux enchères. En repérage, ils scrutent les vitrines. Que ce soit pour l'un ou pour l'autre, ils repartiront finalement les mains vides.

En effet, le Mont-de-piété fait parfois des déçus. Mais depuis sa création, il y a 400 ans, l'institution permet à tout le monde de traverser plus facilement les coups durs du quotidien.

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Commentaires

2 commentaires

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  • Lorsque une société en arrive à ce stade il y a un GROS DANGER pour le Pays...Mais combien coute la migration aux Belges, aux Français ?? des Administrations robotisées, des citoyens obligés pour se chauffer de brader leurs économies, je n'en suis pas encore arrivé à ces point, mes les dirigeants devraient un peu réfléchir et se mettre aux "Gagne-Petit" C'est bien sûr aussi vrai pour nous Français

    Jean CARLIER
     Répondre
  • Le Mont-de-Piété, c'est un peu le bûcher des vanités. Beaucoup de gens pensent détenir un trésor inestimable qui n'est en fait... qu'un brol sans vraie valeur destiné au encombrants en cas de décès. En dehors des bijoux, pas des breloques sans valeur transmises de génération en génération, des couverts en argent massif, des toiles de maîtres connus, faut trop pas trop se leurrer.

    Jean Valjean
     Répondre