Accueil Actu Belgique Economie

Avec le succès des bons d'Etat, les banques vont-elles répercuter leur perte de liquidités sur les épargnants?

Le succès des bons d'état fait beaucoup réagir. Ce matin, nous recevions le patron de la banque Belfius. Il a annoncé que l'argent perdu par les banques aura un impact sur le monde des crédits. Et que donc les conditions d'emprunt pourraient être moins favorables. Concrètement, quel sera l'impact sur les banques?

 

Au Panthéon des spécialités nationales, à côté des gaufres, du chocolat et de la bière, il en est une moins connue : l’épargne. Il y a aujourd’hui environ 300 milliards d’euros sur les comptes en banque des Belges. 

Ces 300 milliards de liquidités, sont utilisés par les banques pour octroyer des crédits : aux entreprises ou aux particuliers. Le problème, c’est qu’avec le succès des bons d’Etat : 22 milliards sont désormais indisponibles durant un an. 

Chez Belfius, par exemple, 3,5 milliards d’euros ont été retirés des comptes pour aller directement dans les caisses de l’Etat. Une perte de liquidité qui pourrait avoir des conséquences. "C'est mécanique, lorsqu'une banque voit sa liquidité fondre, elle prête moins, elle a moins les moyens de prêter, c'est comme ça", explique Marc Raisière, le CEO de Belfius.

Depuis la fin de la crise sanitaire, la banque centrale européenne augmente les taux d’intérêts beaucoup plus rapidement que les banques belges. "La situation actuelle est extrêmement profitable pour les banques en instantané", affirme Étienne de Callataÿ, professeur d'économie à l'Université de Namur. "Même si elles ne font rien d'intelligent avec cet argent qu'elles redéposent à la banque centrale, elles vont gagner plus de 3% en plus de ce qu'elle vous paie sur votre livret d'épargne. C'est vachement lucratif."

"C'est un avertissement"

En proposant des bons d’Etat qui rapportent 2,8% en un an, le gouvernement bouscule donc surtout une situation très confortable pour les banques belges. "C'est un avertissement", explique le professeur. "Les banques sont trop dépendantes du livret d'épargne. Il n'y a pas de situation équivalente au niveau des banques allemandes, françaises ou hollandaises. Donc les banques doivent apprendre à se financer autrement que par des livrets d'épargne mal rémunérés."

C’est aussi une spécialité belge : l’épargnant chez nous est très paresseux. Or, selon les économistes, ne pas faire jouer la concurrence, c’est l’un des meilleurs moyens pour encourager les banques à maintenir des taux d’intérêt bas sur les comptes d’épargne. 

 

 

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Commentaires

2 commentaires

Connectez-vous à votre compte RTL pour interagir.

S'identifier S'inscrire
  • Si les banques avaient fait leur boulot au lieu de tout garder, ils ne seraient pas dans cette situation. 6milliards BNP 3milliards Belfius, et leurs branches 21 ce ne sont pas avec des bons d'état? Plus de guichets ouverts au public (les clients) Plus de distributeurs. Plus de terminaux. Que des rendez-vous et des délais pour que l'argent reste chez eux. A force de jouer aux cons ....

    Daniel Legros
     Répondre
  • "Ces 300 milliards de liquidités, sont utilisés par les banques pour octroyer des crédits" Serait-il possible de faire un travail de recherche avant de publier des bêtises? Non, ces milliards ne sont pas utilisés pour des prêts, un prêt est une opération comptable de création monétaire... Les liquidités servent de garantie, et ne représentent qu'une toute petite partie des capitaux pris en compte. Prétendre que c'est le dépôt qui permet le prêt est de l'enfumage.

    Thierry Frayer
     Répondre