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Jean-Luc gagne seulement... 0.015 euros par oeuf vendu: voici aussi pourquoi les agriculteurs se battent en ce moment

Une chose est sûre, le quotidien des agriculteurs ne va pas devenir rose du jour au lendemain. Depuis quelques jours, ils nous expliquent que leurs revenus sont insuffisants parce que la vente de leurs produits dégage des marges ridicules. Pour bien le comprendre, voici 2 exemples chiffrés, avec un producteur d’œufs bio et un autre de viande de bœuf.

Eric est un agriculteur qui engraisse des taureaux blanc-bleu-belge. Ils deviendront steak, côte à l'os ou encore hâché : un produit avec lequel il faut calculer en kilos de carcasse. Pour en produire un kilo, Eric dépense 6.90 euros. Seulement, ce même kilo, il le vend 6.30 euros et engange donc une perte de 60 centimes au kilo.

Une perte difficile à encaisser lorsqu'il constate que le prix de sa viande, arrivée dans les rayons de magasins, a plus que doublé : 15 euros le kilo, en moyenne. "Il y a surement des intermédiaires qui gagnent bien leurs vies, tout le monde doit la gagner, nous le savons, mais on devrait faire une consultation de chaîne, cela fait longtemps qu'on le demande pour que tout le monde gagne bien sa vie", explique-t-il.

Jean-Luc, lui, a 6.000 poules. Produire un œuf coûte 0.185 euros et il les vend à 20 centimes. Seulement 0.015 euros arrive dans sa poche et avec 5.000 oeufs pondus par jour, il s'en sort tout juste, mais lui aussi est surpris de voir ses œufs dans les rayons des magasins vendus 46 centimes la pièce, soit plus du double. 

Un petit centime de plus par œuf l'aiderait beaucoup, mais il n'y a pas de négociations possibles : c'est la grande distribution qui fixe les prix. "Si tout le monde était solidaire et si tout le monde arrêtait de vendre ses œufs, il y a moyen de faire pression. Mais ils prennent leurs téléphones et prennent à l'étranger", se désole-t-il.

L'astuce pour s'en sortir, c'est de vendre en circuit court et certains supermarchés l'acceptent, mais c'est une filière qui a toute une série de contraintes et concerne pour le moment moins de 10% du marché.

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Commentaires

12 commentaires

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  • Si je ne me trompe le prix de l'oeuf acheté à la ferme et en grande surface est le même...sauf qu'à la ferme il n'y a pas les intermédiaires ..c'est en direct...on ne devrait pas y trouver des prix un peu moins chère tenant compte de cet aspect...j'essaye de comprendre...dans l'article on parle plus de la production industrielle de l'oeuf il me semble...Dés lors peut on encore parler de produit fermier?

  • La spéculation est un gros frein à la santé financière de bon nombre d'exploitations agricole !

    Alain T.
     Répondre
  • Il faut arriver à transférer intégralement une légère augmentation des prix aux producteurs. Déjà avec une augmentation d'un pourcent, les agriculteurs seraient mieux rétribués. Les intermédiaires ne doivent rien y perdre ni y gagner. Un pourcent ce n'est rien comparé aux inflations déjà rencontrées auparavant.

    José Gioé
     Répondre
  • Ils se battent; mais on se demande contre qui parce que pour le moment ce sont les consommateurs et les travailleurs qui sont gênés par leurs actions irréfléchies !

    roger rabbit
     Répondre
  • Avec le Mercosur, non seulement on va manger de la m...... produite à bon marché mais on va la payer au même prix que la viande de qualité produite en Belgique. Quant aux céréales ukrainiennes........Van der Leyden vendrait nos maisons pour y envoyer les briques. Boycott des produits importés.

    Patrice Joachim
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