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"On marche sur la tête": pourquoi les travailleurs des forges Clabecq devront encore attendre pour recevoir les indemnités réclamées

Vingt-six ans après la fermeture des forges, les travailleurs de Clabecq attendent toujours le solde de leurs salaires. Vingt millions d'euros restent à répartir entre les 2.200 anciens ouvriers, employés et cadres de l'usine. Le bout du tunnel était proche, une audience au tribunal devait se tenir ce lundi, avant que l'Etat ne s'en mêle.

Les travailleurs des forges Clabecq devront encore attendre pour récupérer les indemnités réclamées...

1 Rappel hisitorique

Le 3 janvier 1997, la faillite des forges de Clabecq est officialisée. Mais 26 ans plus tard, elle n'est pas tout à fait clôturée. Les anciens syndicalistes se mobilisent toujours pour que les droits des travailleurs soient respectés. Pour eux, il n'est pas normal qu'aujourd'hui encore, les ouvriers des forges n'aient reçu que 47% de leurs indemnités. "Ils nous doivent encore 20 millions d'euros à tous", déclare Silvio Marra, ancien délégué syndical chez Clabecq. "Qui sont les tous? Ce sont les 1.810 ouvriers, des 300 employés et des 100 cadres", détaille-t-il ensuite.

2 Un dû bloqué

Ce montant, 20 millions d'euros de salaires arriérés, correspond à la valeur d'un terrain de 11 hectares à Vilvoorde, appartenant aux forges de Clabecq. Un procès devait se tenir en appel ce lundi, mais il a été reporté dans plus d'un an, puisque l'État souhaite récupérer la totalité de cette somme. Elle aurait pourtant permis d'indemniser les travailleurs. "Depuis le début, c'est empêcher les travailleurs d'accéder à ce qui leur était dû, et empêcher qu'ils soient les premiers créanciers, et les premiers payés", indique Françoise Thirionet, militante. "Depuis que la curatelle gère les possessions des forges de Clabecq, chaque fois qu'il y a eu de l'argent, l'État a dit 'Je veux cet argent, je suis prioritaire' et à chaque fois les travailleurs n'ont pas reçu leur dû." 

3 Des dommages collatéraux 


À l'époque des forges, de nombreuses personnes sont décédées comme le père de Fabian Defraine, interrogé par l'équipe de RTL info. Il a perdu la vie suite à plusieurs cancers liés à la pollution à l'amiante de l'usine. Au-delà de l'enjeu financier de cette affaire, c'est aussi toute une symbolique. "On marche sur la tête, en fait!", se désole-t-il. "Non seulement, les travailleurs ont payé de leur santé, et en plus cela fait maintenant plus de 25 ans qu'on refuse de leur payer ce à quoi ils ont le droit."


 

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Commentaires

2 commentaires

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  • Bah la question c'est de savoir quelle est la raison invoquée. Par exemple, si le terrain saisi vaut 20M mais qu'il faut le dépolluer et que cela coûte autant, c'est normal que cet argent serve en priorité à cela. Et pour rappel, quand on parle de "l'état", ce sont les contribuables...

    Thierry Frayer
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  • Plus on attend, plus il y aura d'anciens ouvriers décédés, moins il y en aura à indemniser. La "justice" est lente, mais elle sait aussi être complice d'un Etat vampire. Les contribuables ne seront pas moins taxés parce qu'une curatelle donne des millions à l'Etat, il n faut pas se leurrer.

    roger rabbit
     Répondre